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Depuis Abu Dhabi, Judith Suminwa dévoile le plan de diversification économique pour s’affranchir des mines

Lors du sommet «IM Congress2025» à Abu Dhabi (Qatar), Mme la Première ministre Judith Suminwa Tuluka a dévoilé une stratégie audacieuse pour libérer la République Démocratique du Congo (RDC) de sa dépendance au secteur minier. Axée sur les infrastructures, l’énergie, le numérique et des réformes structurelles, cette feuille de route mise sur la réhabilitation de la RN1 Kinshasa-Matadi, 10.000 logements sociaux, l’extension du barrage de Busanga et le déploiement accéléré du 4G/5G. Avec des partenariats en cours (Émirats arabes unis, SFI) et des incitations fiscales ciblées, le Gouvernement vise 6,6 % de croissance hors mines d’ici 2029. Un défi de taille, alors que le pays doit mobiliser 15 milliards USD d’investissements privés pour transformer son économie.

Lors du «Annual Investment Meeting Congress 2025 (AIM Congress2025) », la Première ministre, Judith Suminwa Tuluka, a présenté une feuille de route ambitieuse visant à réduire la dépendance de la République Démocratique du Congo (RDC) au secteur minier. Devant un parterre d’investisseurs internationaux, elle a détaillé les piliers clés de cette transition : infrastructures, énergie, numérique et réformes structurelles. Objectif ? Transformer l’économie congolaise en un modèle diversifié et résilient.

Le Gouvernement mise sur les infrastructures comme premier levier de diversification. Parmi les projets phares figurent la réhabilitation de la RN1 Kinshasa-Matadi, axe vital pour le désenclavement économique, et la construction de 10.000 logements sociaux. Ces chantiers, déjà lancés, devraient propulser la croissance du secteur à 5,2 % en 2025, contre 3,8 % en 2024. «Le BTP est un catalyseur d’emplois et de développement intégré», a souligné la cheffe du Gouvernement.

Le ministère de l’Économie anticipe une croissance de 2,9 % pour le secteur énergétique en 2025, portée par l’extension du barrage de Busanga et la création de zones économiques spéciales. Un vaste programme d’électrification rurale est également en cours pour soutenir l’industrialisation des provinces. «Sans énergie abordable, pas de transformation économique durable», a insisté Judith Suminwa.

RDC DIGITAL 2030 : LA REVOLUTION TECHNOLOGIQUE EN MARCHE

Avec le programme «RDC Digital 2030», les autorités entendent accélérer le déploiement des réseaux 4G/5G et booster l’écosystème des start-ups locales. Les services numériques et l’e-commerce devraient croître de 3,8 % cette année. «Le numérique est un égalisateur de chances pour les jeunes et les entreprises », a déclaré la Première ministre.

Pour attirer les capitaux hors secteur minier, le gouvernement a réduit les délais d’enregistrement des entreprises à 72 heures et adopté un nouveau code des investissements. Des incitations fiscales ciblées complètent ce dispositif. «Nous voulons faire de la RDC un hub d’opportunités pour tous les secteurs», a-t-elle affirmé.

Un accord avec les Émirats arabes unis est en finalisation pour financer des centrales solaires dans le Kasaï et le Katanga. Parallèlement, la Société Financière Internationale (SFI) prépare un appui de 200 millions USD pour développer l’inclusion financière via Mobile Money Congo. «Ces partenariats illustrent la confiance croissante en notre modèle économique», s’est réjouie la Première ministre.

Les projections officielles anticipent un ralentissement de la croissance minière à 7,1 % en 2025 (contre 12,5 % en 2024), accentuant la nécessité de diversifier l’économie. Le gouvernement vise une croissance hors mines de 6,6 % d’ici 2029. «Nous ne pouvons plus dépendre des cycles des cours mondiaux », a martelé Judith Suminwa.

DEFIS ET MOBILISATION DES FONDS

Pour concrétiser cette vision, la RDC devra mobiliser près de 15 milliards USD d’investissements privés dans les secteurs prioritaires. Les prochains jours du sommet seront consacrés à des négociations avec des partenaires asiatiques sur le financement de corridors logistiques et à des ateliers techniques.

Si les ambitions sont saluées, des experts alertent sur les obstacles persistants : corruption, lourdeurs administratives et instabilité politique. «La réussite dépendra de la transparence dans l’exécution des projets et de la continuité des réformes», analyse un économiste congolais sous couvert d’anonymat.

Alors que la RDC affiche une croissance globale de 6,2 % pour 2025, selon le FMI, la diversification économique reste un défi de taille. Entre promesses de modernisation et héritage de dépendance minière, le gouvernement Judith Suminwa Tuluka joue son crédit sur une transformation structurelle qui pourrait redéfinir l’avenir du pays.

Econews

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