Dernière ligne droite

C’est une image peu reluisante qui colle désormais au gouvernement Sumi- nwa. Il était encore en gestation que bien de langues lui présidaient déjà un accouchement dans la douleur. Les plus pessimistes allant jusqu’à évoquer, sans états d’âme, une pénible césarienne, rendue encore plus hasardeuse qu’elle était laissée aux soins mortels de mains inexpertes.  

Malgré tout, le bébé-gouvernement est né, mais il accuse d’inquiétantes malformations congénitales dont on ne saurait dire si elles sont le fait de l’accoucheur-stagiaire Kabuya et ses cinq assistants de l’Union sacrée, ou si c’est par une classique forme de sorcellerie politique d’experts en envoûtement qui aurait jeté un voile maléfique sur les yeux de « Qui de Droit », lui faisant signer une ordonnance de nomination dans un état somnambulesque.

Ceux qui se prétendent y voir de quatre-y-eux n’hésitent pas à pointer un doigt crochu sur l’ex-Directeur du cabinet présidentiel, élu député national, mais qui n’en continue pas moins à hanter les couloirs lambrissés du Palais de la nation, distribuant de-ci de-là sortilèges et incantations lénifiants.

Guylain Nyembo, parce que c’est de lui qu’il s’agit, est en effet accusé d’avoir prononcé une formule satanique qui aurait transformé les aspirations de l’UNC en maintenant Aimé Boji au ministère du Budget alors qu’il n’a jamais figuré sur la liste transmise par l’Honorable Professeur Docteur Vital Kamerhe ; ou en arrachant au ministère du Travail et Emploi la juteuse Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) de la marmite AFDC du Professeur Honorable Modeste Bahati pour la verser dans la soupe déjà saturée d’ingrédients hétéroclites de l’UDPS.

Sorti de son sommeil cotonneux, « Qui de Droit » n’y a vu que du feu. Ce qui est signé est signé, lui aurait-on dit avec malice, lui cachant même l’omission volontaire ou non d’un ministère en charge des Relations avec le Parlement, alors même que le Secrétariat général de ce département est fonctionnel.

Quant à l’inéquitable répartition territoriale des membres du gouvernement, c’est simple, fait-on savoir à » Qui de Droit » : les contestataires seront accusés au mieux, de propagation de faux bruits et au pire, de collusion avec le M23 et d’entretenir des contacts avec Kigali.

Ils seront possiblement condamnés à la toute nouvelle peine de mort rénovée. D’ailleurs, le Procureur de la Cour de cassation veille au grain, lui qui n’a pas hésité à engager des poursuites contre le cardinal archevêque de Kinshasa !

On fait comme ça et le tour sera joué, pour cinq ans au moins !

Econews