Pour le professeur André Mbata, président de la Commission PAJ (Politique, administrative et judiciaire), également président de la Commission paritaire constituée à l’Assemblée nationale, pour valider les nouveaux animateurs de la Céni (Commission électorale nationale indépendante), les Confessions religieuses ont échoué dans leur mission de désigner le président de la Centrale. Pour le député national, élu sur la liste de l’UDPS, il est temps d’élargir ce cercle à l’ensemble de la Société civile.
De passage sur les ondes de la radio Top Congo Fm, le prof Mbata pense que «c’est la dernière fois que les églises interviennent dans le processus de désignation des membres» de cette institution d’appui à la démocratie.
Le professeur André Mbata a rappelé que les chefs des confessions religieuses «étaient incapables de désigner un président de la Céni, alors qu’on critique les politiciens. Les pères spirituels ont raté leur chance. Cette tâche devrait au moins être réservée à la Société civile dans son ensemble ».
A en croire le prof Mbata, il y a sûrement un projet de révision de la loi électorale qui est en gestation pour changer les règles du jeu électoral à quelques mois des élections de décembre 2023.
«Il y a sûrement des collègues qui vont préparer des propositions de lois pour mettre fin à cette sorte de dictature. Nous sommes un État laïc. Cependant, ils se sont donnés tous les galons alors que la République, ce ne sont pas seulement les confessions religieuses », a-t-il révélé, notant que «certains ont quand même reconnu leurs erreurs et ont confessé. Le train est déjà sur le départ et nous devons travailler avec ».
La proposition Tshiani pourrait rebondir
Une nouvelle révision de la loi électorale est en marche. Dans la cour présidentielle, le projet a fait son chemin. Il n’est donc pas exclu que le camp présidentiel réactive, sous un autre format, la proposition de loi, dite loi Tshiani, qui vise à verrouiller l’accès à la fonction présidentielle en la réservant aux seuls Congolais nés de père et mère congolais.
En réalité, c’est Moïse Katumbi, président d’Ensemble pour la République, qui est, une fois de plus, visé. Présenté comme un potentiel challenger du Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, à la prochaine présidentielle, le leader d’Ensemble pour la République fait peur, très peur. Sa démonstration de force, simultanément à Kisangani, Buta et Isiro, a finalement convaincu le camp présidentiel de revoir ses calculs.
Quoi de mieux que de ramener à la surface la loi Tshiani, se dit-on dans l’entourage de Félix Tshisekedi. Avec une Assemblée nationale acquise à sa cause, l’Union sacrée de la nation se prépare à cette grande bataille parlementaire. Il s’agit d’obtenir la révision de certaines dispositions de la loi, notamment en verrouillant davantage la fonction présidentielle.
Selon des indiscrétions parvenues à Econews, la sortie de prof Mbata est politiquement motivée. En prenant prétexte de dépouiller les Confessions religieuses de leurs prérogatives de désigner le président de la Céni, il s’agit, pour le pouvoir en place, de voir comment freiner, par les voies légales, les ambitions présidentielles de Moïse Katumbi.
Quoi qu’il en soit, avec le départ de la Cénco (Conférence épiscopale nationale du Congo) et de l’ECC (Eglise du Christ au Congo), la plateforme de Confessions religieuses n’est plus qu’une coquille vide.
L’on se rappelle que, c’est après plusieurs mois de pourparlers sans consensus qu’un groupe de six membres de la plateforme des confessions religieuses a porté son choix sur Denis Kadima alors que la Cénco et l’ECC se sont opposées à ce choix, selon elles, pour des raisons d’éthique. L’Assemblée nationale a fini par entériner Denis Kadima avant que ce dernier et quelques membres de son équipe ne soient investis par le Chef de l’État.
Econews