Détournement présumé au Sénat : Pascal Kinduelo fait mentir le pasteur Sanguma T. Mosai

Au Sénat, une affaire de détournement de fonds secoue l’institution, mettant en lumière les agissements présumés malveillants du pasteur Sanguma T. Mosaï, admis au rang peu enviable de «Champions League de détournement».

En seulement trois mois, durant la période d’installation du bureau provisoire de la chambre haute du Parlement, le pasteur-président est accusé d’avoir vidé les caisses du Sénat au détriment des intérêts de l’institution. Sous sa présidence, le Sénat se retrouve dans une situation financière critique, laissant à son successeur, Pascal Kinduelo, un héritage empoisonné. Les comptes en banque et en caisse du Sénat sont désormais exsangues, privés de liquidités essentielles au bon fonctionnement de l’institution.

La rentrée parlementaire de septembre ne sera pas une partie de plaisir au Sénat. Une chambre haute déjà gangrenée par une sourde lutte sur fond d’accusations mutuelles de prélèvements indus sur le Fonds spécial d’intervention du Sénat. Entre le bureau intérimaire présidé par l’ancien banquier Pascal Kinduelo Lumu et son prédécesseur Sanguma T. Mosai, c’est à qui alignerait désormais des arguments chiffrés mortifères qui dans les deux cas, font apparaître au grand jour la gestion chaotique des ressources mises à la disposition du Sénat.

Dans ce bras de fer qui n’a rien d’inédit, Kinduelo part avec un avantage certain, le procès-verbal de la remise et reprise, effectuée le 17 mai 2024, renseignant sans équivoque que les comptes du Sénat, aussi bien la caisse que le compte bancaire logé à la Rawbank, affichent un solde nul. S’y ajoutent des bons de sortie caisse aux montants faramineux, le tout couronné par une créance de 3 millions de dollars US aux fins de billets d’avion, de soins médicaux et autres dépenses de prestige. Le tout en l’espace de trois mois qu’aura duré le bureau intérimaire.

DES CHIFFRES QUI INTRIGUENT

Des chiffres qui font froid dans le dos. Ou mieux, une absence de chiffres capable de révolter les esprits à qui il reste encore des bribes de patriotisme. Les documents confidentiels du Sénat qui ont opportunément fuité viennent contredire les affirmations subtilement distillées sur les réseaux sociaux sur un probable détournement de fonds imputé au bureau provisoire de Pascal Kinduelo.

Il ressort de la situation de la Trésorerie de la Chambre haute établie lors de la remise et reprise entre le bureau provisoire dirigé par le pasteur Sanguma T. Mosai et celui, tout aussi provisoire, de Pascal Kinduelo le 17 mai 2024 et ce, en présence du Secrétaire général du Sénat, que les comptes affichaient ZERO dans toutes les cases. Tous les comptes affichent un solde nul. Même le compte du Sénat ouvert à Rawbank n’a pas échappé à un siphonage en règle par le bureau sortant.

En revanche, le bureau Kinduelo a hérité de 3 millions de dollars US de dettes portant sur l’achat de billets d’avion, soins médicaux et autres dépenses, le tout en l’espace de trois mois, le bureau Sanguma ayant pris ses fonctions le 20 février. Le bureau du pasteur Sanguma aurait par conséquent dépensé des sommes importantes par mois.

Les révélations et fuites de documents réputés confidentiels se succèdent et progressivement viennent réduire à néant les allégations du camp Sanguma qui avait maladroitement répandu la rumeur d’un présumé détournement imputé à son successeur. Or il s’avère que le Fonds d’intervention du Sénat renseigne que le président intérimaire, pasteur Sanguma, avait perçu 750 mille dollars US à la caisse de la Chambre haute le 28 mai 2024, soit onze jours après sa remise et reprise avec le Bureau d’âge. Un cliché du bon de sortie caisse n° 07898 attestant cette information est abondamment diffusé dans les réseaux sociaux enfonce davantage «l’homme de Dieu» que d’évidence ne dédaigne pas les choses de ce monde. Au contraire.
Dans le cas particulier du Pasteur Sanguma, le détournement du bien commun prend une nouvelle dimension – le vol n’étant pas un péché véniel.

RIEN DE NOUVEAU SOUS LE SOLEIL ZAIRO-CONGOLAIS

Le détournement présumé de fonds au Sénat s’inscrit dans vieille tradition de gestion au sein de la quasi-totalité des services publics en RDC. Il est coutumier en effet qu’à la fin d’un mandat, le mandataire (ministre, PDG, etc.) se paie le luxe de vider la caisse et laisse à son successeur des caisses absolument vides. Le mobilier de bureau, les équipements de bureau (ordinateurs, postes téléphoniques, téléviseurs, climatiseurs…) sont emportés. Le charroi automobile n’échappe pas non plus à la prédation généralisée.

A ce sujet, des sources proches de l’Assemblée nationale renseignent que dès son arrivée au perchoir, Vital Kamerhe a formellement demandé aux membres du bureau sortant de restituer leurs véhicules de fonction, propriété de l’Etat. Malgré son insistance et une profusion de correspondances, son initiative n’aurait connu une suite, les concernés se fondant sans doute sur une vieille jurisprudence où l’impunité chronique a fini par s’ériger en mode de gouvernance de la chose publique.
Cette affaire suscite l’indignation et la colère parmi les membres du Sénat, ainsi que parmi l’opinion publique. Les appels à la lumière et à la justice se multiplient, alors que les responsabilités du pasteur Sanguma T. Mosaï dans cette affaire de détournement de fonds sont appelées à être établies avec fermeté. Le Sénat se trouve aujourd’hui face à un scandale retentissant, qui soulève des questions cruciales sur la gouvernance et l’intégrité des institutions politiques du pays.

L’exemple du Sénat privé de moyens de sa politique par la seule volonté d’un ancien président intérimaire est de nature à faire une fois de plus tâche d’huile, rappelant l’Ecclésiaste qui énonçait il y a plus de deux millénaires que « Ce qui a été c’est ce qui sera. Il n’y a rien de nouveau sous le soleil ». Sauf qu’à rapporter ces paroles du sage Salomon à la gouvernance d’un pays à la recherche de ses repères de démocratie relève du pire des crimes.

Econews