Entre l’Etat congolais et la Fédération des entreprises du Congo (FEC), principal syndicat patronal de la RDC, les rapports ont été généralement tendus. Pour sa première rencontre avec la FEC, le Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, a joué à l’apaisement, rassurant les patrons des patrons de la RDC de tout son soutien pour un dialogue permanent en vue d’apporter leur part à la reconstruction du pays. Si Albert Yuma, président de la FEC, a été virulent dans son discours, n’épargnant aucunement le Gouvernement, le Président de la République a rassuré le patronat de tout son soutien pour des relations apaisées et mutuellement profitables.
Econews l’avait annoncé dans sa dernière édition. A l’occasion de la cérémonie d’échange de vœux à la Fédération des Entreprises du Congo (FEC), le chef de l’Etat était, jeudi à l’Espace Kemesha, dans la commune de la Gombe, face au patronat congolais ce jeudi 16 février. Sous le chapiteau de l’Espace Kemesha situé sur l’avenue de la Justice, le président de la FEC a eu l’occasion, pour la première fois depuis le début du quinquennat de Félix Tshisekedi en janvier 2019, de déballer les griefs imputés par son organisation aux instances gouvernementales et qui plombent, selon lui, la marche des affaires dans un environnement économique vicié par la corruption, les conflits d’intérêt et la mise à l’écart du patronat dans les différents processus de prises de décisions au plus haut niveau des instances financières du pays.
Dans une rhétorique qui lui est propre, Albert Yuma, ménageant le chou et la chèvre, s’est littéralement lâché, devant un Félix Tshisekedi resté de marbre, mais qui, dans sa réponse, a affirmé sa volonté de remettre la FEC dans ses droits, dont celui de rétablir la confiance entre le gouvernement et les entreprises privées pourvoyeuse d’emplois et actrices majeures de la croissance économique.
Dans sa longue adresse, Albert Yuma a étalé devant le président de la République le long cheminement de la FEC qui fête cette année ses cinquante ans d’existence. Un demi-siècle émaillé des hauts et des bas qui ont vu se succéder au moins quatre régimes aux aspirations économiques dichotomiques.
Mais au-delà de la dimension des retrouvailles entre une organisation patronale et les instances gouvernementales, la dimension politique est restée omniprésente dans les esprits des membres et autres invités présents à l’Espace Kemesha, propriété de l’actuel président de la FEC. Un signe d’apaisement, quand on se remémore les péripéties dont Albert Yuma a fait l’objet dès l’accession de Félix Tshisekedi au pouvoir. Taxé de kabiliste radical par les proches du chef de l’Etat, une tentative de son éviction de la direction de la FEC après une élection orientée en faveur d’un proche du nouveau régime avait échoué in extrémis après un arrêt du Conseil d’Etat.
Tshisekedi s’ouvre à la FEC
En réponse aux vœux de la FEC, le Président de la République a insisté sur le renforcement du dialogue public-privé, indiquant qu’il considère les opérateurs économiques comme «partenaire du développement de la Nation et non comme des adversaires».
Le Président a, à cet effet, rappelé sa volonté de transformer le pays en diversifiant l’économie et en renforçant la synergie public-privé pour mener à bien les réformes souhaitées de part et d’autre.
La cellule du climat des affaires placée sous l’autorité direct du Chef de l’État est désormais l’interface désignée pour traiter les revendications du secteur privé.
Enfin, le Chef de l’État est revenu sur les quatre axes majeurs pour un très bon climat des affaires, à savoir le renforcement de la sécurité judiciaire, les allègements fiscaux; l’accès facile aux crédits; et la simplification de procédures administratives
« Vous pouvez compter sur moi, pour que vos préoccupations soient prises en charge de manière diligente. Les opérateurs économiques et investisseurs que vous êtes, vous avez contribué à la création d’emplois et des richesses de notre pays. Je voulais exprimer ma gratitude pour le courage que vous avez fait montre dans notre pays pour vos investissements et vos activités dans un contexte difficile », a lancé le Président de la République.
Rassurés, les opérateurs économiques membres de la FEC ont promis de continuer à contribuer à la croissance économique de la RDC, souhaitant voir l’Etat congolais, pour sa part, mettre en œuvre des politiques économiques qui sécurisent leurs investissements.
Econews