Porté à la tête de la Cour constitutionnelle après le départ en mode expéditif de Dieudonné Kaluba, le nouveau président de la Cour constitutionnelle a eu, jeudi à la cité de l’Union africaine, son premier tête-à-tête avec le Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi. Cette audience intervient 24 heures après la clôture de l’Assemblée générale du Conseil supérieur de la magistrature dont il est le président.
Au moment où l’appareil judiciaire joue sa crédibilité face aux dossiers à forte dose politique porté devant lui, le nouveau président de la Cour constitutionnelle, Dieudonné Kamuleta Badibanga, qui vient également de présider l’Assemblée générale du Conseil supérieur de la magistrature, a été reçu jeudi à la cité de l’Union africaine, par le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi.
Au sortir de cet entretien avec le Chef de l’Etat, il a déclaré qu’il est venu faire au magistrat suprême le rapport des résolutions des travaux de la 6ème session extraordinaire de l’Assemblée générale du Conseil supérieur de la magistrature dont les travaux ont pris fin mercredi.
Le Chef de l’Etat, a-t-il conclu, attend que la justice, le socle de son action, joue pleinement son rôle pour le bien de la population.
Magistrat de carrière, ancien conseiller à la Cour de cassation et juge constitutionnel depuis juillet 2020, Dieudonné Kamuleta est président de la Cour constitutionnelle, en remplacement de Dieudonné Kaluba.
«Le changement des mentalités, c’est maintenant»
Pour rappel, c’est au nom du Président de la République que le Premier Ministre, Jean-Michel Sama Lukonde, avait présidé, le mercredi 13 juillet 2022 à la Cour de cassation, la cérémonie de clôture des travaux de la session extraordinaire de l’Assemblée générale du Conseil supérieur de la magistrature (CSM). C’était en présence du Président de la cour constitutionnelle et président en exercice du Conseil supérieur de la magistrature, des membres du bureau du CSM, des officiers supérieurs de la PNC et des FARDC, du premier vice-président de l’Assemblée nationale et celui du Sénat, des magistrats membres de l’Assemblée générale du CSM ainsi que plusieurs autres personnalités du pays.
Dans son discours de clôture de ces travaux, le président de la Cour constitutionnelle, également président du CSM, Dieudonné Kamuleta, a salué la pertinence des résolutions et recommandations formulées par les participants à ces assises et s’est engagé à ne ménager aucun effort pour mettre en œuvre toutes ces résolutions. Il a, à l’occasion, appelé les magistrats à la discipline et au changement des mentalités.
«Le pouvoir judiciaire a une mission constitutionnelle très importante et délicate dont l’accomplissement exige la probité, la dignité et le dépassement de soi. C’est pourquoi, de manière particulière, le bureau du conseil supérieur de la magistrature ne ménagera aucun effort pour chercher les voies et moyens d’améliorer davantage non seulement les conditions de vie et de travail du magistrat, mais aussi la gestion de sa carrière », a-t-il indiqué, rappelant que « le système judiciaire a un rôle majeur dans la stabilité des institutions, la consolidation de la paix, l’instauration d’un État de droit ».
«Le Président de la République, Chef de l’État et Magistrat suprême y accorde un intérêt capital et en a fait le socle de son action. J’engage les chefs de juridictions et d’offices civiles et militaires, à combattre la corruption, l’impunité et les autres antivaleurs qui gangrènent le corps de la magistrature », a fait remarquer le juge Dieudonné Kamuleta.
Pour le président du CSM en RDC, « le changement des mentalités, c’est maintenant, car le changement des mentalités des magistrats est impératif et catégorique ». Et d’ajouter : « Ensemble, nous pouvons gagner le pari de redorer l’image de la magistrature pour gagner la confiance du peuple en adoptant un comportement conforme à l’éthique, à la déontologie et la discipline magistrale. Nous devons avoir en toutes circonstances, un comportement exemplaire qui inspire confiance ».
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