Alors que l’OMS désigne la RDC comme l’épicentre de l’épidémie de monkeypox, le Gouvernement congolais adopte une posture rassurante. Malgré une explosion des cas de contamination dans plusieurs provinces, la capitale, Kinshasa, qui compte des millions d’habitants, n’a enregistré que 10 cas à ce jour.
Jeudi soir, lors d’un briefing traditionnel, le Ministre national de la Santé publique, Roger Kamba, a tenu à apaiser les inquiétudes de la population kinoise. Bien qu’il ait reconnu l’ampleur de l’épidémie à l’échelle nationale, avec un total alarmant de 15.660 cas depuis janvier 2024, il a insisté sur le fait qu’il n’y avait pas de raison de céder à la panique.
«La situation est préoccupante, mais nous avons les moyens de la contrôler», a déclaré le Ministre de la Santé publique. Il a souligné l’importance de suivre rigoureusement les recommandations sanitaires, notamment en matière d’hygiène et de prévention, pour limiter la propagation du virus.
La province de l’Équateur est la plus touchée, avec plus de 5.000 cas suspects, suivie du Sud-Kivu avec plus de 2.000 cas et de Sankuru avec plus de 1.000 cas.
La prévention repose principalement sur l’hygiène, l’évitement du contact avec les animaux potentiellement infectés et l’isolement des patients infectés pour limiter la propagation. La vaccination contre la variole a montré une certaine efficacité contre le monkeypox, bien que son utilisation soit actuellement limitée.
Le Ministre de la Santé publique a également souligné l’importance de la communication efficace pour prévenir les dérapages et informer correctement la population sur les mesures à suivre. Il a également rappelé que toutes les maladies virales peuvent être contrôlées et finalement éradiquées par la vaccination.
En Afrique, plus de 17 pays sont déjà touchés par la variole du singe. La RDC, en particulier, doit rester vigilante et proactive pour protéger ses citoyens et limiter les dégâts causés par cette maladie virale rare mais potentiellement grave.
Le Gouvernement appelle donc à la solidarité et à la responsabilité de chacun pour surmonter cette crise sanitaire.
Le porteur initial du virus à Kinshasa est venu de la province du Mai-Ndombe, a indiqué le Ministre de la Santé publique, après avoir propagé la maladie à plusieurs membres de sa famille.
Les autorités sanitaires continuent de surveiller la situation de près et de mettre en place des mesures pour endiguer la maladie. Le Gouvernement appelle donc à la vigilance mais également à la confiance dans les capacités de réponse du système de santé national.
MONKEYPOX, QU’EST-CE ?
Le virus du monkeypox est zoonotique, ce qui signifie qu’il peut être transmis des animaux aux humains. Il a été initialement identifié chez des singes de laboratoire en 1958, d’où son nom. Cependant, les rongeurs, comme les rats de Gambie et les écureuils, sont considérés comme les principaux réservoirs du virus dans la nature.
Le premier cas humain de monkeypox a été identifié en 1970 en RDC. Depuis lors, des cas sporadiques ont été signalés principalement dans les régions forestières de l’Afrique centrale et occidentale.
La transmission à l’homme peut se produire par contact direct avec le sang, les fluides corporels ou les lésions de la peau ou des muqueuses des animaux infectés. La transmission interhumaine peut également se produire, mais elle est relativement rare et nécessite un contact étroit avec les sécrétions respiratoires, les lésions cutanées ou les objets contaminés.
Les symptômes du monkeypox chez l’homme sont similaires à ceux de la variole mais généralement moins graves. Ils comprennent la fièvre, les maux de tête, les douleurs musculaires, l’épuisement, et des éruptions cutanées qui progressent en vésicules et en croûtes.
Tighana M.