Dos au mur

Décidément, il ne faut pas être à la place de Denis Kadima, président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni). A moins de six mois des élections générales de décembre prochain, Denis Kadima, se bat seul pour crédibiliser le processus électoral. La Céni est indépendante, nous dit-on. A ce titre, elle sera seule responsable de ce qui va arriver en décembre 2023.
Or, Denis Kadima sait qu’il va droit vers une impasse qui lui donne une chance minime de réussir le pari de tenir à la date prévue, soit le 20 décembre 2023, la présidentielle, les législatives nationales et provinciales ainsi que les municipales.
On a l’impression que Kadima ne veut pas mourir seul. Il ne veut non plus porter à lui seul le fardeau de l’échec électoral de cette fin d’année. Aussi, s’active-t-il à écouter l’aile dure de l’opposition pour des échanges sincères et honnêtes pour un atterrissage en douceur à la fin de cette année.
Denis Kadima est dos au mur. C’est le moins que l’on puisse dire. Depuis la première série d’échanges avec le quatuor Katumbi – Matata – Fayulu et Sesanga, le président de la Céni a convié autour de la table le leader du parti politique Nouvel Elan, Adolphe Muzito, qui, à l’instar de ses prédécesseurs, ne lui a pas caché ses inquiétudes sur le grand danger qui guette le processus électoral.
En tout cas, tous ont rappelé à Denis Kadima que, dans l’état actuel des contraintes sécuritaires et financières, organiser les bonnes élections en décembre prochain est un pari osé qui, loin de résoudre le problème, va plutôt replonger le pays dans une longue période d’incertitude.
Denis Kadima sou-vre. Il ne s’en cache pas. C’est un homme seul qui peine à trouver une voie de sortie de crise pour reprendre la gestion d’un processus électoral qui lui échappe à tout point de vue. Sa main tendue vers l’Opposition en est une belle illustration.
Même si la Majorité au pouvoir est plus que déterminée à aller aux élections, à la Céni, on se montre de plus en plus prudent, convaincu que toute la machine électorale n’est pas aussi huilée pour garantir au peuple congolais des élections apaisées, crédibles et transparentes en décembre 2023.
Que reste-t-il alors à faire ? A tout point de vue, le président de la Céni ne doit pas se gêner de dire la vérité et rien que la vérité. Plus il laisse perdurer la situation, plus il creuse sa propre tombe. La seule manière de sen sauver la face est de crever l’abcès en révélant au grand l’impasse dans laquelle se trouve aujour-d’hui la Céni.

Econews