Dossier «Zando » : l’Hôtel de ville de Kinshasa réclame 23 millions USD, Safricom réplique

Se basant sur les conclusions de l’enquête réalisée par l’Inspection générale des finances (IGF), l’Hôtel de ville de Kinshasa réclame une créance de 23 millions USD à la société Safricom, appartenant au Libanais Hassan, en rapport avec le contrat signé sous André Kimbuta, alors gouverneur de la ville de Kinshasa, dans la gestion du Marché central de Kinshasa, dit « Zando ».

Selon les données recoupées par l’IGF, la société Safricom du Libanais Hassan doit verser à la ville de Kinshasa un montant de 23.066.493,93 dollars US comme intérêt dans le cadre du contrat de la construction du marché central. Cette mission a été sollicitée par le gouverneur de Kinshasa, Gentiny Ngobila.

«Les travaux effectués par la société Safricom ont coûté au total USD 3.551.960,27. Les recettes réalisées par la société SAFRICOM pour l’exploitation du Marché central de Kinshasa pendant la période contractuelle: USD 26.618.454,20 et les recettes versées par la société Safricom à l’Hôtel de ville de Kinshasa pendant la période du contrat : USD 126.000,00 (dollars américains cent vingt-six mille)», rend compte Jules Alingete, patron de l’IGF, dans sa lettre au gouverneur de la ville de Kinshasa. Avant de poursuivre : «Surplus réalisé par la société Safricom et gardé par devers elle : USD 23.066.493,93 (dollars américains vingt-trois millions soixante-six mille quatre cent quatre-vingt-treize, cent quatre-vingt-treize) ».

Safricom contrattaque

La réaction de Safricom n’a pas tardé. Dans un communiqué de presse, publié jeudi et relayé par Congo-profond.net, la société Safricom dément les allégations portées contre elle. Safricom se dit convaincue que «le commanditaire qui n’est pas à chercher loin du dossier a un seul but : distraire l’opinion sur le vrai problème du Marché central de Kinshasa ».

A cet effet, Safricom rappelle, dans son communiqué de presse, qu’« après le travail provisoire de l’Inspection Générale des Finances, les inspecteurs généraux ayant le dossier ont écrit le 11/01/2022 à Safricom l’informant par son avocat de leur feuille d’observations et l’invitant à envoyer ses réponses dans les 72 heures à dater de la réception de la correspondance en vue d’une séance de travail entre les deux parties, la lettre a été réceptionnée par le cabinet d’avocat de Safricom le même 11 janvier 2022. Curieusement sans attendre l’expiration du délai de 3 jours, ces inspecteurs ont rédigé les conclusions de l’enquête justement au moment où l’avocat de Safricom terminait la lettre en réponse à celle précitée reçue le 11 janvier 2022 ».

La société rappelle, à cet effet, qu’elle « a été en justice contre l’Hôtel de ville de Kinshasa et a gagné le procès, même quand celui-ci est allé en appel ». Et de préciser : «Safricom n’ayant pas recouvert ses droits à l’issue de ces procès, est aujourd’hui au niveau de l’organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires, Ohada en sigle ».

Promettant de défendre ses droits, Safricom affirme détenir «plusieurs pièces, incluant des témoignages des personnes clés qui étaient en charge du dossier du Marché central de Kinshasa au sein de l’Hôtel de ville de Kinshasa», estimant que «l’ensemble de ses pièces démontre que les conclusions de l’IGF sont erronées et que c’est plutôt la ville de Kinshasa qui est redevable envers Safricom Sarl ».

T. Masiala