«Pays-solution» dans la lutte contre le changement climatique, la République Démocratique du Congo se prépare activement à la tenue en novembre prochain en Egypte de la COP27. En Afrique, la RDC mobilise toutes les parties pour amener les Etats africains à parler d’une seule voix à la COP 27. Aussi, Kinshasa ne rate-t-il pas une occasion de prendre part à différents forums ou ateliers où on discute environnement. Avant de s’envoler pour les Etats-Unis, la vice-Première ministre en charge de l’Environnement et Développement durable, Eve Bazaïba, a représenté la RDC à la 18ème session de la Conférence ministérielle africaine sur l’environnement (CAMAE 18.2), organisée du 12 au 16 septembre 2022 à Dakar (Sénégal).
Dans la perspective de la tenue en novembre prochain de la COP27 (27e Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques), l’Afrique se prépare activement à parler d’une seule voix lors de ce grand rendez-vous international en Egypte. Depuis lors, sur le continent noir, des réunions se multiplient pour parvenir à une même approche à soumettre à la COP27.
C’est dans ce cadre que vient de se tenir, du 12 au 16 septembre 2022 à Dakar (Sénégal), la 18ème session de la Conférence ministérielle africaine sur l’environnement (CAMAE 18.2). « Pays-solution» dans la lutte contre le réchauffement climatique, la délégation congolaise à ces assises a été conduite par Mme la vice-Première ministre en charge de l’Environnement et Développement durable, Eve Bazaïba Masudi.
La première partie était organisée du 13 au 16 septembre 2021 (CMAE 18.1) en ligne, avec un ordre du jour simplifié, du 13 au 16 septembre 2021 (CMAE 18.1), avec un ordre du jour simplifié, pour des questions urgentes et de procédures. Les questions de fond qui nécessitaient des négociations approfondies ont été débattues lors de ces assises de Dakar (CMAE 18.2).
A Dakar, les échanges ont tourné autour du thème « Assurer le bien-être des populations et garantir la durabilité environnementale en Afrique». En effet, ce thème encourage les gouvernements à s’assurer que les mesures de redressement soient conformes aux objectifs à long terme de renforcement de la résilience aux effets du changement climatique et d’intégration de politiques plus ambitieuses pour stopper et inverser la perte de la biodiversité et restaurer les services écosystémiques.
LE FOND DU PROBLÈME
De manière explicite, la rencontre ministérielle de Dakar au Sénégal s’inscrivait dans le cadre de la préparation de la COP27 qui se tiendra du 6 au 18 novembre 2022 à Sharm El Sheikh, en Egypte
Les objectifs poursuivis par la réunion ont été de faire le point sur les progrès réalisés à ce jour dans les négociations internationales sur le changement climatique, de discuter des questions et défis clés, de développer un plan et de convenir des priorités et positions pour la COP27. La rencontre de Dakar donnait également l’occasion de discuter des progrès réalisés et de renforcer le soutien aux initiatives des PMA au niveau politique élevé.
De ce point de vue, les discussions ont porté sur les principales thématiques ci-après : l’atténuation, l’adaptation, les finances, les pertes et dommages, le renforcement des capacités, le transfert de technologie, l’agriculture, la transparence, l’article 6 de l’Accord de Paris sur la coopération volontaire dans la mise en œuvre des Contributions Déterminées au niveau National (CDN) des pays pour renforcer l’ambition des mesures d’atténuation et d’adaptation.
Les ministres en charge de l’Environnement des Pays les Moins Avancés (PMA) se sont concertés pour définir leur stratégie, discuter des priorités et besoins clés, des objectifs et des positions africaines pour la COP27. Il s’agissait de l’intégration dans l’agenda des questions prioritaires, à savoir, pertes de préjudices, dans la continuité de la COP26; justice climatique, dans l’application du principe pollueur-payeur; transition énergétique, transition écologique; finance climat.
Représentée par la VPM Eve Bazaïba, la République Démocratique du Congo a valorisé une approche contributive, en présentant ses potentielles forestières, sa méga biodiversité, ses minerais stratégiques, ses ressources en eau comme réponse et solution face aux enjeux du climat.
« L’Afrique, dans son ensemble, responsable que de 4% de la pollution mondiale, doit avoir accès de façon équitable à la finance climatique. Cette finance ne doit pas être perçue comme une aide au développement, mais comme compensation au regard des services que rendent notre pays à l’humanité », a lancé la VPM Eve Bazaïba, rappelant le respect du pacte de Glasgow en ce qui concerne le crédit carbone et l’alignement au même taux de carbone à la même valeur pour nous permettre d’engager notre solidarité en faveur des PMA, très vulnérable face aux enjeux du climat.
L’ESSENTIEL DE LA PRÉ-COP27 DE YANGAMBI
Il y a lieu de rappeler que la RDC a abrité, du 5 au 7 septembre 2022, en partenariat avec la République Arabe d’Egypte, les travaux préparatoires à la 27ème Convention Cadre des Nations parties sur le changement climatique (Pré-COP27).
La Pré-COP27 en RDC se déroule en deux segments : 1er segment des scientifiques (5-7 septembre 2022); 2ème segment ministériel (3-5 octobre 2022).
Du 5 au 7 septembre 2022, dans la réserve des biosphères de Yangambi (province de la Tshopo), les scientifiques du monde ont réfléchi sur la contribution de différents bassins forestiers du monde à la lutte contre le changement climatique, et sur les stratégies visant leur protection et préservation, au regard des moteurs directs et indirects actuels de déforestation. Leurs réflexions ne se sont pas limitées qu’au Bassin du Congo ou à la RDC, mais elles se sont étendues à tous les bassins de la planète, notamment les Bassins de l’Amazonie et de l’Indonésie, lesquels rendent les mêmes services éco-systémiques à l’humanité, et sont confrontés à des problèmes similaires.
La Déclaration de Yangambi a sanctionné la fin de ces travaux. Elle sera présentée aux ministres lors du segment ministériel du 3 au 5 octobre à Kinshasa pour endossement.
A noter que la Conférence ministérielle africaine sur l’environnement (CMAE) a été créée en décembre 1985, à la suite d’une conférence des ministres africains de l’environnement tenue au Caire, en Égypte. Son mandat est de défendre la protection de l’environnement en Afrique, de veiller à ce que les besoins humains fondamentaux soient satisfaits de manière adéquate et durable, de veiller à ce que le développement social et économique soit réalisé à tous les niveaux et de veiller à ce que les activités et pratiques agricoles répondent aux besoins de la sécurité alimentaire de la région.
Francis M.