Coordonnateur de l’APLC (Agence de prévention et de lutte contre la corruption), Thierry Mbulamoko passe des moments très agités. Après l’affaire Centurion et les vieilles casseroles d’une mission de contrôle dans le secteur de l’environnement, le coordonnateur de l’APLC est également mis en cause dans le dossier des agents fictifs de l’APLC, recrutés sous son mandat. Qu’en est-il ?
De tout temps, jamais personne n’avait autant souillé le Cabinet de la première institution de la RDC, le Président de la République, comme l’a fait Thierry Mbulamoko, coordonnateur de l’APLC (Agence de prévention et de lutte contre la corruption). Par son manque de respect des principes et des valeurs en qualité de coordonnateur d’une agence telle que l’APLC, il a montré à quel point il estime ne pas devoir se soumettre au régime de déontologie et de discipline qu’exige sa fonction, au sein du cabinet du Chef de l’Etat.
Les lanceurs d’alerte de l’APLC ont fait part à Econews d’un énorme scandale de cette agence. Il s’agit de la mécanisation de neuf personnes «fictives» par Thierry Mbulamoko.
La rédaction d’Econews a pu enfin comprendre la manière avec laquelle Thierry Mbulamoko s’y est pris, avec la complicité, se dit-on à la Présidence de la République, d’au moins deux responsables au sein du Cabinet du Chef de l’Etat.
Au commencement…
Selon des informations recoupées par Econews, on apprend que, courant 2022, une opération de mécanisation des agents de l’APLC devait s’opérer avec l’objectif de régulariser la situation de la paie de certains agents (analystes et enquêteurs) qui y travaillaient depuis le mois d’octobre 2020 et qui n’avaient pas encore perçu le moindre salaire, hormis la prime qui leur était versée mensuellement.
A noter que la qualité d’agent de l’APLC découle de deux sources complémentaires : d’une part, la notification de l’affectation après nomination par le coordonnateur depuis 2020, et d’autre part, la signature du cahier des présences par les agents non membres de la Coordination et du Comité technique.
Il se fait que neuf agents, rapportent des sources internes de l’APLC, sont considérés comme «fictifs» parce que non repris dans la liste des personnes à mécaniser. Qui pis est, ces agents, inexistants dans le fichier de l’APLC, n’avaient été jamais notifiés et n’ont pas non plus travaillé à l’APLC, au moment où Thierry Mbulamoko avait communiqué, en octobre 2022, leurs noms au directeur de Cabinet du Chef de l’Etat.
Des confidences rapportent que, profitant des démarches amorcées à cette fin, le coordonnateur Thierry Mbulamoko a dressé une liste en y insérant les noms de neuf personnes n’ayant jamais travaillé à l’APLC. Plus grave, il a sciemment omis d’insérer dans cette liste, des agents pourtant éligibles au bénéfice de l’opération de mécanisation, la faisant valider par le directeur de Cabinet du Chef de l’Etat le 18 octobre 2022, selon les informations parvenues à Econews.
Contrairement aux allégations du coordonnateur Mbulamoko, qui prétendait avoir reçu ces noms du directeur de Cabinet du Chef de l’Etat, les bribes d’informations compilées par Econews notent que ce dernier ne reconnaît pas avoir recommandé ces neuf personnes à l’APLC.
Les enquêtes menées par des lanceurs d’alertes, contactés par Econews, ont tourné autour de trois questions principales ci-après : Pourquoi la conseillère et chef de service, responsable des Ressources humaines de l’APLC, n’a-t-elle pas été chargée ni de la rédaction ni de la vérification de la liste reprenant les agents concernés par cette mécanisation, avant que l’assistante de Thierry Mbulamoko n’aille la remettre au secrétariat du directeur de Cabinet du Chef de l’Etat, pour signature ? Pourquoi la liste reprenant les agents qui devaient être mécanisés n’a pas été soumise à la discussion au sein de la Coordination? Qui est à l’origine de l’initiative d’insérer les noms de neuf personnes étrangères à la liste du personnel de l’APLC ?
Déduction
L’analyse de certains faits constatés ainsi que les témoignages obtenus auprès de différentes personnes impliquées ou concernées permettent de réaliser l’énorme scandale qu’il y a derrière cette mécanisation des personnes fictives, avec la signature du coordonnateur Thierry Mbulamoko !
C’est encore un des membres de l’équipe de Mbulamoko, révélé dans le dossier DGRAD/APLC, qui a mené l’opération de mécanisation de ces fictifs, avec l’aide d’un de ses amis travaillant au ministère du Budget, confirment diverses sources contactées à cet effet – le service des ressources humaines de l’APLC ayant été totalement écarté de cette démarche de mécanisation !
Des sources indiquent que, pour récompenser cet agent du ministère du Budget, Thierry Mbulamoko a repris son nom dans la décision signée, le 2 mai 2023, portant désignation des chargés d’étude au sein de l’APLC.
Comment Thierry Mbulamoko peut-il expliquer à l’opinion le fait que les agents fictifs, repris dans sa décision signée le 2 mai 2023, puissent percevoir des arriérés de salaire du mois de janvier 2023 au même titre que ceux qui ont travaillé à l’APLC depuis sa création?
Les indiscrétions des agents révèlent que la plupart de ces fictifs ont un lien direct ou indirect avec le directeur de Cabinet du Chef de l’Etat. Ce qui explique cela…
C’est dire que le Directeur de Cabinet du Chef de l’Etat se retrouve, encore une fois, au cœur d’un énième scandale qui implique directement Thierry Mbulamoko. Ce qui pourrait peut-être expliquer le long silence du directeur de Cabinet du Chef de l’Etat sur les dossiers sales que traîne le coordonnateur de l’APLC.
Econews