Un pas décisif a été franchi avec la création et la mise en place officielle d’une commission permanente pour le suivi des accords de Bibwa, établis entre le gouvernement et les syndicats des enseignants du ministère de l’Éducation nationale et de la Nouvelle Citoyenneté. La signature de l’arrêté interministériel officialisant cette commission s’est tenue ce lundi à Kinshasa, en présence des délégués syndicaux et des membres du gouvernement.
En présence de figures majeures du gouvernement, notamment Jean-Pierre Lihau, vice-premier ministre en charge de la Fonction publique, Raïssa Malu, ministre d’État à l’Éducation nationale et à la Nouvelle Citoyenneté, Aimé Boji Sangara, ministre d’État au Budget, O’Neige Nsele Mimpa, vice-ministre des Finances, et Kezamudru, vice-ministre de l’Éducation, l’événement a réuni les représentants de plusieurs syndicats, dont le Syndicat des Enseignants du Congo (SYECO), le Syndicat National des Enseignants Catholiques (SYNECAT), le Syndicat National des Inspecteurs d’Écoles du Congo (SYNIECO) et le Syndicat des Enseignants des Écoles Primaires Publiques de la RDC (SYNEEP).
Lors de la cérémonie, les membres du gouvernement ont souligné l’importance de l’assainissement du fichier des enseignants, une démarche essentielle pour éliminer les agents fictifs et libérer des ressources budgétaires destinées à l’amélioration des conditions de travail et de rémunération des enseignants. Le gouvernement a également insisté sur l’octroi d’un statut particulier d’agent public aux enseignants, garantissant la sécurité et la valorisation de leur carrière.
Dialogue et continuité dans les engagements
Jean-Pierre Lihau a salué la mise en place de cette commission comme une nouvelle preuve de la volonté de dialogue entre le gouvernement et les syndicats :
« Face aux difficultés, il n’y a que le dialogue pour aplanir les divergences et tracer ensemble les voies de progrès », a-t-il déclaré.
Cette commission permettra d’évaluer régulièrement la mise en œuvre des engagements issus des accords de Bibwa, dans un esprit de transparence et de suivi permanent.
Les syndicats appellent à la reprise des cours
Godefroid Matondo, porte-parole de l’Intersyndicale, a exprimé sa satisfaction quant à la signature de l’arrêté interministériel :
« Nous sommes très contents de cette avancée. Ce texte est essentiel pour sécuriser la carrière des enseignants et mettre en œuvre les engagements pris avec le gouvernement. »
Face aux enseignants encore hésitants à reprendre les cours, le syndicaliste a lancé un appel pressant :
« Le gouvernement respecte ses engagements. Nous invitons tous les enseignants à rejoindre leurs postes afin que la commission puisse travailler efficacement lors des descentes sur le terrain pour identifier les enseignants en activité. »
Malgré le lancement officiel de la rentrée scolaire le 2 septembre 2024, plusieurs provinces du pays sont encore touchées par des mouvements de grève. Certains enseignants jugent insuffisantes les hausses de salaire obtenues grâce aux accords de Bibwa et réclament davantage d’efforts de la part du gouvernement.
Pour apaiser la situation, Raïssa Malu a multiplié les rencontres avec les syndicats réticents. Ces échanges ont conduit à de nouveaux appels à la reprise des cours, mais dans certaines régions, les enseignants restent en attente de signaux concrets supplémentaires de la part des autorités.
La mise en place de cette commission marque une étape clé dans le dialogue social entre le gouvernement et le secteur éducatif. Toutefois, le succès de cette initiative dépendra de la bonne exécution des engagements pris et de la coopération entre toutes les parties prenantes. Le gouvernement espère que cet effort permettra de stabiliser la rentrée scolaire et d’assurer une éducation de qualité à travers tout le pays.
Tighana MASIALA