Décidée par le Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo au cours d’une réunion du Conseil des ministres qu’il avait personnellement présidée, l’organisation de l’élection des gouverneurs et vice-gouverneurs dans les provinces appelées «à problème», va finalement avoir lieu. Et dans ces juridictions qui sont au nombre de quatorze, on observe, d’une part, une vive tension parmi les candidats, et d’autre part, la population qui espère, cette fois-ci, être dirigée par des personnes crédibles, compétentes et de bonne moralité. La balle est évidement dans le camp des députés provinciaux appelés à procéder à un choix judicieux.
Conformément au calendrier électoral arrêté par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), c’est le 6 mai 2022 que les élus du peuple au niveau des provinces «à problème» iront aux urnes pour combler le vide aux postes de gouverneur et vice-gouverneur dont les animateurs ont été déchus pour l’une ou l’autre raison.
Pour ce scrutin précis, les candidats ont 72 heures pour convaincre à travers une campagne électorale qui démarre ce lundi 2 mai pour se clôturer le mercredi 4 mai 2022 à minuit.
Des informations en notre possession, il ressort que beaucoup d’entre eux (candidats) ont déjà rejoint les chefs-lieux des provinces concernées.
Bataille rude
En suivant hier dimanche dans la matinée l’émission «Journal des correspondants» de la radio Top Congo FM, l’impression qui se dégage est que la bataille s’annonce rude avec risque d’être teintée de contestations dues à la suspicion, aux interventions, à des discordances de vues au sein des partis et regroupements politiques. Bref, la méfiance supplanterait le franc jeu politique.
Le cas de la province du Kongo central qui bat le record avec vingt-deux candidats en course est un exemple éloquent. En effet, selon Danny Kinda Nzita, correspondant de la radio Top Congo Fm, la population regrette le manque d’entente qui caractérise les Ne Kongo.
En outre, les réseaux sociaux rapportent qu’un candidat répondant au nom de Guy Bandu, proche du président du Sénat, Modeste Bahati Lukwebo, serait le candidat de l’Union sacrée de la Nation (USN). Assertion que rejettera le candidat Deo Nkusu en soulignant qu’il n’en a jamais été question.
Les réseaux sociaux vont même plus loin en révélant que le candidat Guy Bandu a été proposé à Nkamba en présence de Denis Kadima et Jean-Claude Vuemba, respectivement présidents de la CENI et l’Assemblée provinciale du Kongo central.
Si toutes ces informations s’avéraient exactes, l’élection du gouverneur et vice-gouverneur dans la province du Kongo central risque, non seulement d’être entachée d’irrégularités, mais aussi de remuer le couteau dans la plaie. En conséquence, la paix que ne cesse de prôner le Chef de l’Etat ne pourrait être qu’un vœu pieux.
Dans la province de Maïndombe, indique-t-on, cinq personnes restent en course à la suite du retrait du candidat Jean-Claude Bola pour des raisons de convenance personnelle.
A en croire le correspondant Jonathan Mesa, le fait que l’UDPS ait refusé de céder sa place, la plupart des partis politiques de l’Union sacrée de la nation disent ne pas trouver leur compte. La tendance qui se dégage est que le PPRD occupe plus de siège.
Douze candidats sont en compétition dans la province de la Tshopo. Et dans le message qu’elle adresse aux députés provinciaux, la population leur demande d’éviter les erreurs du passé en leur offrant un bon gouverneur.
Le correspondant de la radio Top Congo Fm dans la province du Kasaï Oriental, Nicolas Kazadi, signale la controverse autour de différentes candidatures déposées. L’UDPS semble être divisée, les uns et les autres s’accrochent par rapport à leurs propres intérêts. Vu la manière dont il a été désigné, le ticket de l’USN ne fait pas l’unanimité. Gagnés par la peur, les candidats non membres de l’UDPS ont le profil bas.
Pour un meilleur choix à porter parmi les cinq candidats du Kasaï central, la Société civile récuse toute personne corruptible et incompétente à la tête de la province.
Dans la province du Tanganyika, rapporte le correspondant Fabien Kambizi, il n’y a pas de ticket de l’USN déclaré officiellement. Tous les huit candidats disent défendre l’intérêt de la population.
Véron Kongo