Elections de 2023 : Katumbi prépare une victoire en solitaire

C’est désormais un secret de polichinelle. Moïse Katumbi Chapwe, leader d’Ensemble pour la République, aligne ses pions pour les élections générales de 2023. Après la nomination des coordonnateurs provinciaux, le secrétaire général d’Ensemble pour la République, Dieudonné Bolengetenge Balea, vient de procéder à la nomination des présidents et vice-présidents fédéraux pour les provinces du Kongo Cental, du Kwango, du Kwilu et Mai-Ndombe. C’est en solitaire, sans les couleurs de l’Union sacrée de la nation, que Katumi va se lancer dans la course électorale de 2023.

Ensemble pour la République met progressivement en place des structures qui permettront de gagner des élections à tous les niveaux dans le pays. Dans une décision rendue publique par son secrétaire général, Dieudonné Bolengetenge Balea, Ensemble pour la République vient de procéder à la nomination de nouveaux animateurs des structures d’implantation du parti dans quatre provinces de la République, à savoir le Kongo Central, le Kwango, le Kwilu et le Maï-Ndombe.

Le message est bien clair : Moïse Katumbi s’organise en vue de mieux quadriller le pays. Après sa récente tournée dans les provinces démembrées de l’ex-Province Orientale, Katumbi ne cache plus son ambition présidentielle. Bien plus, il vise gros en mettant en place une véritable machine politique pour mieux se positionner aux législatives nationales et provinciales ainsi qu’aux élections locales.

Qu’en est-il de ses rapports avec l’Union sacrée de la nation ? La réponse est bien simple, pour autant que Katumbi prouve, chaque jour qui passe, qu’il a pris ses distances avec la majorité parlementaire, même si ses délégués continuent à siéger dans le Gouvernement Sama Lukonde Kyenge. En réalité, son divorce avec l’Union sacrée de la nation est certes encore virtuel, mais dans les faits, Moïse Katumbi envoie de plus en plus des signaux – du reste évidents – qui confirment son éloignement du courant politique créé par le Chef de l’Etat au lendemain de la rupture de la coalition FCC – CACH.

Ainsi, après la nomination, le 1er février 2022, de 14 coordonnateurs interfé-déraux devant œuvrer dans neuf (9) provinces, à savoir le Haut-Katanga, le Kasaï Central, le Kasaï Oriental, Kinshasa, le Kongo Central, le Lomami, le Nord-Kivu, le Sud-Kivu et la Tshopo, Dieudonné Bolengetenge renforcé, le 2 février 2022, l’équipe avec des présidents et vice-présidents fédéraux dans quatre provinces.

A Kinshasa, Moïse Katumbi mise sur le tout bouillant député provincial, Mike Mukebayi Nkoso, repris sur la liste de quatre coordonnateurs interfédéraux nommés. Il va notamment s’occuper du district de la Lukunga où se situe également son fief électoral, en l’occurrence la commune de Lingwala.

Avec cette armée de coordonnateurs interfédéraux, des présidents et vice-présidents fédéraux, c’est la machine politique de Moïse Katumbi qui se met en place.

A tout prendre, Katumbi ne lésine pas sur les moyens. Il a levé l’option de multiplier ses chances en s’entourant d’une équipe de partisans très engagés, disposant d’une meilleure assise dans leur zone opérationnelle.

En 2023, Moïse Katumbi se lancera dans la course. Chaque jour qui passe, il tisse sa toile, en envoyant un message clair à ses concurrents politiques. Mais, entre-temps, le leader d’Ensemble pour la République doit gérer une fronde interne qui est née dans les rangs des députés nationaux de son regroupement politique au sein de l’Assemblée nationale.

En effet, une frange de ses élus nationaux ont créé un courant, dit progressiste, avec l’objectif de prendre des distances de Katumbi. C’est dans cet environnement agité que Katumbi doit évoluer. Pour l’instant, son bureau politique se concentre sur la nomination des cadres à des postes clés au niveau des provinces.

C’est en solitaire, sous la bannière de son parti, Ensemble pour la République, que Katumbi se lancera en 2023. Le décor se met déjà en place.

Francis M.