Les élections générales du 20 décembre 2023 feront date dans les annales hors normes de la sixième décennie post-indépendance. À plus d’un titre. Autant de cohortes improbables se ruent dans une course éperdue aux strapontins des organes délibérants, autant la campagne électorale affiche une relative morosité due à la parcimonie des Autorités morales réticentes à prendre en charge les frais de campagne de leurs alliés de circonstance.
Une marche plus haut, des 24 qu’ils étaient au départ, les candidatures à la magistrature suprême se sont quelque peu étiolées, quatre d’entre eux ayant choisi leur propre… côté de l’histoire en ralliant le camp du candidat numéro 3, Moïse Katumbi. Avec le président-candidat Félix Tshisekedi, ils forment le tandem caracolant en tête à force de sauts aéroportés aux quatre coins du pays, où fusent des critiques acerbes allant des nationalités douteuses des uns ou la nationalité de leurs conjointes, quand il ne s’agit pas d’exhumer des promesses non tenues des autres, ou l’occupation de portions du pays par le M23 soutenu par le Rwanda.
Quelque peu en marge des flèches empoisonnées du leader d’Ensemble pour la République d’une part et de l’Autorité morale de l’Union sacrée, d’autre part, évolue le Lamuka Martin Fayulu, hier chantre de la vérité des urnes, aujourd’hui soupçonné par ses détracteurs de s’être rabiboché avec celui-là même qui lui aurait volé sa victoire en décembre 2018. Moins médiatisé, Adolphe Muzito se tue à aligner des chiffres d’un programme mirifique.
Les 18 autres candidats présidentiables ont fini par prendre la mesure de la difficulté à affronter le champ électoral dans un Congo aux dimensions continentales. Comme pour ne pas leur faciliter la tâche, la compagnie aérienne nationale est aux abonnés absents, rendant les déplacements hypothétiques, alors que la saison des pluies a transformé les routes et pistes en bourbiers infranchissables, des oubliées de plus des promesses de naguère.
En dépit de tout, le processus électoral va son bonhomme de chemin. Le compte à rebours, quoique tristounet, s’égrène inexorablement. Entre ceux qui appellent de tous leurs vœux un report (même léger) des scrutins et ceux qui cultivent un optimisme à toute épreuve en dépit des heurs et malheurs de Denis Kadima, le temps s’écoule et n’affiche aucune préférence.
Plus que neuf jours et un jour nouveau se lèvera sur la RD Congo, sur laquelle le ciel ne sera pas tombé. Le hic est de savoir quelle physionomie affichera la classe politique nouvelle, tant le profil des soupirants au parlement ne laisse pas d’inquiéter.
Econews