La Commission électorale nationale indépendante a publié dans le temps la liste de candidats à la présidentielle du 20 décembre. Tous les dossiers (24) sont déclarés recevables, contrairement à la forte rumeur qui invalidait d’office certains candidats pour des raisons souvent à la limite du farfelu. Jouant au Ponce Pilate, Denis Kadima et la CENI ont passé la patate chaude à la Cour constitutionnelle vers laquelle tous les regards sont braqués. Et à juste titre d’ailleurs : en effet, les détracteurs de la Haute Cour lui prêtant un penchant politique vrai ou supposé, lui font déjà un procès d’intention; celui de balayer carrément…
de la liste de candidatures qui feraient obstacle à la réélection du chef de l’Etat actuel d’une part. De l’autre, des juristes de tout acabit se découvrant de subites aptitudes en droit constitutionnel ne jurent que par l’invalidation des mêmes candidats. Comme si ce mécanisme vaut à lui seul un blanc-seing à la réélection de Félix Tshisekedi.
Curieusement, tout l’intérêt des uns et des autres fait une sorte de fixation sur à peine quatre candidats, faisant abstraction de la vingtaine d’autres dont la plupart apparaissent comme de simples amuseurs publics ayant pris un malin plaisir à jeter par la fenêtre le montant – somme toute conséquent – de la caution non remboursable.
Seuls restent sous les feux des projecteurs le quatuor Katumbi-Mukwege-Matata-Fayulu et dans une certaine mesure l’ancien premier ministre Adolphe Muzito. Les quatre sont bouffés à toutes les sauces sur les réseaux sociaux et dans des émissions télévisées où se lâchent des «communicateurs» autoproclamés passés maîtres dans l’art de l’incantation et de la diffamation gratuites.
Dès lors, c’est la veillée d’armes dans les états-majors des partis et regroupements politiques. Encore quatre semaines au moins avant la publication de la liste définitive à la veille même du début de la campagne électorale. En attendant, dans tous les camps on joue à se faire peur. A la victoire inéluctable de Félix Tshisekedi prédite par ses sympathisants, les autres répondent en agitant le spectre d’un séisme qui viendrait déstabiliser les institutions de l’Union sacrée de la nation. Les plus pessimistes assurant que les élections supposément prévues le 20 décembre seraient purement et simplement renvoyées aux calendes grecques.
Pendant ce temps, l’Est de la République est sous le coup d’une occupation de fait par le Rwanda et son paravent du M23. Mais à plus de 2000 kilomètres de Rutshuru et du Masisi, tout se déroule comme dans le meilleur des mondes possibles.
Econews