Supposée indépendante dans ses prérogatives et autonome dans sa gestion administration et financière, la Céni (Commission électorale nationale et indépendante) sous Denis Kadima ne le sera pas forcément. Pour cause, le ministre des Finances a décidé de soumettre les comptes de la Centrale électorale à un contrôle permanent de l’Inspection générale des finances (IGF). Il en sera ainsi pour tout le cycle électoral.
Evidemment, on ne peut que se féliciter de cet engagement de l’autorité budgétaire à privilégier la transparence dans la gestion des fonds publics alloués à la Céni.
Toujours est-il qu’i faut pousser la logique jusqu’au bout. Placer sous contrôle financier la Céni est bien beau, mais c’est dans les opérations qu’on attend voir également la Centrale électorale faire preuve d’une réelle transparence en garantissant des élections voulues apaisées, démocratiques et transparences.
En effet, dans le dispositif institutionnel, la Céni est au cœur du système électoral congolais. C’est elle qui a le plein pouvoir de coordonner toutes les opérations électorales et de proclamer les résultats au bout du processus. A ce titre, la Céni est une institution d’une extrême sensibilité politique.
Dans ces conditions, le bon sens voudrait que la Céni soit à l’abri de tous les besoins pour ne pas être inféodée à la main qui donne, c’est-à-dire celle du Gouvernement. Le président de la Céni ne l’a-t-il pas rappelé lors d’une récente apparition médiatique. « La Céni ne produit pas de l’argent. Dans son travail, il dépend des fonds que met à sa disposition le Gouvernement », a-t-il souligné.
C’est dire que le Gouvernement, pourvoyeur de fonds de la Céni, est un partenaire de premier rang dans la mise en œuvre non seulement du fonctionnement de la machine électorale, mais aussi de l’efficience des opérations électorales.
De la manière qu’on tient à soumettre la Céni à une réelle transparence des fonds, de la manière aussi ne devrait-on pas empiéter sur son indépendance sur laquelle repose son efficacité.
Or, les évènements de ces derniers jours donnent la preuve qu’une Céni trop indépendante gêne son principal bailleur de fonds, en l’occurrence le Gouvernement. Il ne faudrait donc pas pousser le bouchon plus loin de peur de déstabiliser tout l’édifice.
L’indépendance de la Céni est la clé pour un processus électoral apaisé. C’est le principe intangible auquel tous, Gouvernement et partenaires extérieurs, devrait se soumettre – sans exception d’ailleurs.Econews