Robert Jenrick a présenté sa démission mercredi après la publication d’un projet de loi d’urgence controversé sur l’envoi des migrants au Rwanda
Le ministre britannique de l’Immigration Robert Jenrick a présenté sa démission mercredi après la publication d’un projet de loi d’urgence controversé sur l’envoi des migrants au Rwanda, en raison d’un « profond désaccord avec l’orientation de la politique du gouvernement » conservateur.
Sa démission renforce la pression sur le Premier ministre Rishi Sunak, appelé à être encore plus dur dans la lutte contre l’immigration illégale par l’aile droite de son parti, sous peine d’être éliminé lors des prochaines élections législatives.
« Profond désaccord »
« C’est avec une grande tristesse que j’ai écrit au Premier ministre pour lui présenter ma démission en tant que ministre de l’Immigration. Je ne peux pas rester à mon poste alors que je suis en profond désaccord avec l’orientation de la politique du gouvernement en matière d’immigration », a écrit Robert Jenrick sur X (ex-Twitter).
Le projet de loi qui sera présenté jeudi au Parlement doit permettre de qualifier le Rwanda de « pays sûr » pour y envoyer les migrants arrivés illégalement sur le sol britannique, après un lourd revers infligé en novembre par la Cour suprême britannique.
Rishi Sunak appelé à aller plus loin
Selon un document dévoilé mercredi, le gouvernement a décidé de donner à ses ministres le pouvoir de ne pas tenir compte de certaines sections de la loi britannique sur les droits de l’Homme, sans aller toutefois à l’encontre de la Convention européenne des droits de l’Homme, comme le réclamait l’aile droite des conservateurs.
Robert Jenrick était absent en fin d’après-midi lors de la présentation de ce projet de loi devant les députés par le ministre de l’Intérieur James Cleverly.
Tenante elle aussi d’une ligne plus dure sur l’immigration, l’ancienne ministre de l’Intérieur Suella Braverman a appelé mercredi Rishi Sunak à aller plus loin pour lutter contre une immigration «illégale massive et incontrôlée », quitte à s’affranchir des conventions internationales. En parallèle, le Rwanda a averti mercredi qu’il se retirerait du traité visant à accueillir les migrants arrivés illégalement au Royaume-Uni si Londres ne respectait pas le droit international.
Avec lesechos.fr