Encore un contrat Léonin dans les mines : Kinshasa cède de gré à gré à AJN Resources ce qu’il a récupéré chez Dan Gertler et torpille AVZ

Scandale minier du Gouvernement des « Warriors »? La vision du Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, mise en mal.

Kinshasa est loin d’apprendre de ses erreurs. Alors que le Gouvernement vient de trouver laborieusement un accord avec le Groupe Ventora en récupérant des actifs miniers et pétroliers de plus de deux milliards Usd, il vient de conclure avec une société canadienne inconnue du secteur minier, AJN Ressources, non reprise parmi les majors mondiaux et dont une action boursière à Toronto coûte 0,32 dollars canadiens, un contrat de partenariat des mines d’or de la concession de la Sokimo ( Société minière de Kilo-Moto), dans la province de l’Ituri et celle du Haut-Uélé dont la mine de Moku reprise avec ses études à Ventora ainsi que les mines de Lithium découvert à Manono par l’australien AVZ Minerals. Une aberration, une trahison de la vision minière du Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi!

Selon des éléments d’informations parvenues à Econews, ce contrat, conclu le 5 mai 2022 à Kinshasa, porte la signature de deux membres du Gouvernement Sama Lukonde. Il s’agit de Mme la ministre d’État en charge du Portefeuille, Adèle Kayinda, et Mme la ministre des Mines, Antoinette N’Samba.

Compte-tenu de l’opacité qui entoure cette signature, les deux dames mousquetaires du Gouvernement ont décidé de le faire passer ce vendredi en Conseil des ministres pour validation.

Le drame est que, dans le principe, ce contrat viole systématiquement le Code minier révisé de 2018 en ne respectant pas la procédure d’appel d’offres, avant la signature. Ce qui, vraisemblablement, est en déphasage avec la vision du Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi, apparemment sabotée par certains membres véreux du Gouvernement. On refuse de travailler avec des miniers financièrement forts en bourses pour convoler en justes noces avec des commissionnaires qui vont se faire de l’argent avec des actifs miniers du pays en bourses comme il en fut de Katanga Mining Limited avec le belge Forrest à la bourse de Toronto avec les actifs de Kamoto Copper Company (KCC).

Dans le préambule de ce contrat, les signataires s’expliquent en faisant référence aux conclusions de la 49éme réunion du Conseil des ministres qui « a approuvé le principe de valorisation des actifs miniers de la République en phase de recherche ». « A cet effet, considérant le manque des capitaux pour entamer les travaux de recherche sur ces actifs, il s’est avéré nécessaire pour l’État de recourir à un partenariat avec les privés », poursuit le préambule. Avant de conclure : « Aussi, a-t-il approuvé le projet lu présenté par le ministre en charge du Portefeuille consistant à conclure un contrat de partenariat avec la société AJN Resource , société de droit canadien ».

Malheureusement, la société AJN Resources n’est pas listée parmi les géants mondiaux de la filière aurifère. Bien plus, cette société canadienne – de seconde zone d’ailleurs – ne dispose pas d’une réelle capacité financière pour valoriser les mines d’or que l’État congolais veut lui céder. Les ministres signataires dudit contrat refusent depuis des mois de donner la mine de Zani au major Barrick Gold, un du Top3 mondial de l’or possédant un budget de plus de 80 millions de dollars américains pour les recherches minières en République Démocratique du Congo et dont l’action se vend à la même bourse de Toronto à 22,56 dollars canadiens

Une fois de plus, Kinshasa est tombé dans les mêmes travers du passé en concluant avec une entreprise mineure qui va sûrement, par la suite, revendre le contrat sur les grandes places financières, loin des regards des autorités congolaises.

Tout se passe comme si on a récupéré des actifs miniers à l’homme d’affaires israélien, Dan Gertler, pour les brader par la suite à vil prix à un commissionnaire qui ne vaut pas financièrement que Ventora, Barrick, AVZ, Anglo Gold Ashanti, etc.

On oublie qu’il a fallu, pour arriver à un compromis avec l’homme d’affaires israélien, passer par de laborieuses négociations, avant la signature de l’accord du 24 février 2022, unanimement salué par la Société civile, dans toute sa diversité.

Visiblement, Kinshasa est sur le point de commettre la même erreur par une prédation systématique d’une bonne partie de ses mines d’or et de lithium dans un deal qui ne passe pas du coté de la Société civile ayant participé à la Table-Ronde sur l’Accord avec Ventora et à laquelle la Présidence de la République avait annoncé que ‘’la Société civile sera désormais consultée avant la signature des contrats dans les ressources naturelles’’.

Dans le contrat conclu avec la canadienne AJN Resources, le Chef de l’État doit tout mettre en oeuvre pour bloquer ce processus qui contredit toutes les promesses de transparence faites à l’issue de l’accord conclu avec Dan Gertler.

Curieusement, la branche de la Société civile, qui n’hésite pas de crier sur tous les toits lorsqu’il s’agit de Dan Gertler, brille par un silence de mort sur l’affaire AJN Resources qui sent la prédation à mille lieues.

Econews promet de revenir sur cet épisode macabre avec de plus amples détails sur ce deal que la coalition ‘’TOUS POUR LA RDC’’ et les élus du Haut-Uélé et Ituri avaient fait bloquer en fournissant des éléments au Président de la République.

Econews