Plus de trois mois après la rentrée scolaire, le cycle primaire des écoles publiques ne sont pas fonctionnelles. Les enseignants observent une grève généralisée qui touche pratiquement l’ensemble des 26 provinces du pays. Les revendications portent aussi bien sur les revalorisations salariales que sur les demandes classiques de primes et de conditions meilleures de travail. Dans la même veine, les médecins réunis au sein du Syndicat des médecins du Congo (SYNAMED) ont amorcé un arrêt de travail illimité dès ce mardi 15 octobre. Les revendications sont les mêmes : revalorisation des primes, prise en compte des risques de travail, mais aussi, la mécanisation des médecins diplômés dont certains depuis plusieurs années. Le front social est en très forte ébullition. L’on craint que d’autres couches professionnelles n’intègrent le mouvement.
Une certaine paralysie ronge le cycle primaire des écoles publiques en République Démocratique du Congo (RDC). Tout est à l’arrêt. Les enseignants, en grève généralisée, paralysent pratiquement l’ensemble des 26 provinces de la République Démocratique du Congo (RDC).
Les revendications des enseignants sont multiples. Ils exigent non seulement des revalorisations salariales, mais aussi des primes et de meilleures conditions de travail. Ces demandes, bien que classiques, prennent une ampleur particulière dans le contexte actuel, où la crise économique pèse lourdement sur le pouvoir d’achat des travailleurs.
Dans un contexte similaire, les médecins réunis au sein du Syndicat des médecins du Congo (SYNAMED) ont également décidé de faire entendre leur voix. Depuis le mardi 15 octobre, ils ont amorcé un arrêt de travail illimité, rejoignant ainsi le mouvement de contestation. Leurs revendications rejoignent celles des enseignants : revalorisation des primes, prise en compte des risques liés à leur profession, et surtout, la mécanisation des médecins diplômés, dont certains attendent une reconnaissance de leur statut depuis plusieurs années.
L’appel de la Première ministre Judith Suminwa au patriotisme et l’engagement à la matérialisation de la gratuité de l’enseignement de base ne semble pas avoir donné des résultats tangibles dans les milieux des enseignants. Sur l’ensemble du pays, la grève des enseignants du primaire dans les institutions publques a pris de l’ampleur, sans qu’une issue ne soit envisagée à court terme.
Le front social en RDC est en très forte ébullition. Les grèves dans les secteurs éducatif et médical mettent en lumière des problèmes systémiques qui touchent de nombreux travailleurs. L’on craint que d’autres couches professionnelles, face à des conditions de travail similaires, n’intègrent ce mouvement de contestation.
La situation des enseignants et médecins n’est pas un cas isolé. Elle traduit un malaise généralisé au sein de l’ensemble de la communauté travailleuse du pays car, contrairement au discours officiel tendant à accréditer la thèse d’une amélioration des conditions de vie des agents et fonctionnaires de la fonction publique, la réalité sur le terrain est loin de confirmer le discours officiel foncièrement démagogique.
Doit-on craindre une année blanche dans le cycle primaire du secteur public ? Y a-t-il encore de l’avenir pour le grand programme de la gratuité de l’enseignement de base ? Autant de questions qui taraudent les esprits pour lesquelles le Gouvernement ne dispose pas encore du répondant – tout au plus convaincant.
L’on sait néanmoins qu’un compromis semble avoir degagé entre le Gouvernement, représenté par le vice-Premier ministre en charge de la Fonction publique et le Ministre à l’éducation nationale et Nouvelle citoyenneté ainsi que le banc syndical des enseignants du secteur public.
De son côté, pour apaiser les tensions et ramener le calme dans le secteur, le Ministre des Finances a annoncé avoir libéré depuis lundi la paie des enseignants du secteur public, moyennant une légère hausse telle que convenues dans les dernières négociations.
Est-ce pour autant que le mouvement de grève est suspendu ? Pas du tout !
En effet, sur le terrain, la réalité est toute autre. Des enfants du cycle primaire du secteur public n’ont pas encore repris les cours.
Le Gouvernement Suminwa a donc intérêt à désamorcer la bombe avant qu’il ne soit trop tard.
La situation actuelle appelle à une réflexion profonde sur les priorités du Gouvernement et sur la nécessité d’un dialogue constructif avec les syndicats des enseignants.