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Entre effort de guerre et resserrement budgétaire, Tshisekedi réactive la «patrouille financière» de l’IGF

Face au resserrement budgétaire exacerbé par l’effort de guerre dans l’Est de la RDC, le Président Félix Tshisekedi relance la «patrouille financière» de l’Inspection générale des finances (IGF). Réunis mardi 4 mars au Palais de la Nation par Anthony Nkinzo, directeur de cabinet du chef de l’État, les mandataires publics ont été appelés à voir en l’IGF «un mécanisme d’accompagnement», et non une menace, pour optimiser la gestion des entreprises publiques. Objectif : maximiser leur contribution au budget national et consolider l’économie, dans un contexte où chaque franc congolais compte pour contrer «l’agression rwandaise». André Wameso, directeur de cabinet adjoint du Chef de l’Etat en charge des questions économiques, a insisté sur la rigueur légale et la collaboration avec les administrations fiscales. Un consensus s’est dégagé : les entités publiques s’engagent à jouer le jeu de la transparence, malgré les défis d’un État sous tension.

Dans un contexte de resserrement budgétaire aggravé par l’effort de guerre dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), le Président Félix Tshisekedi a ordonné la réactivation des missions de la «patrouille financière» de l’Inspection générale des finances (IGF). Une mesure présentée mardi au Palais de la Nation par Anthony Nkinzo, directeur de cabinet du Chef de l’État, lors d’une réunion avec les mandataires publics des entreprises et établissements du Portefeuille de l’Etat. Objectif : rationaliser la gestion des fonds publics et maximiser les recettes de l’État face aux défis sécuritaires et économiques.

Anthony Nkinzo a insisté sur le rôle «facilitateur» de l’IGF, loin d’être perçu comme un frein à l’action publique.

« L’IGF n’est pas un élément inhibiteur, mais un outil d’accompagnement

pour améliorer la performance des entreprises publiques », a-t-il déclaré, soulignant l’alignement de cette initiative sur la vision stratégique du président Tshisekedi qui exige que ces entités «renforcent leur contribution au budget national et participent activement à laconsolidation économique», notamment dans un contexte où la RDC doit financer à la fois le développement et la résistance à «l’agression rwandaise » dans l’Est de la RDC.

RIGUEUR BUDGETAIRE ET EFFORT DE GUERRE

La patrouille financière ciblera toutes les entités publiques : entreprises du Portefeuille de l’Etat, provinces, administrations fiscales et douanières, ainsi que les collectivités territoriales. Pour sa part, André Wameso, directeur de cabinet adjoint du Chef de l’Etat en charge des questions économiques, a martelé la nécessité d’une « cohésion interne » et d’une stricte conformité aux lois. «Collaborer avec l’administration fiscale pour des décotes, exploiter l’expertise de l’IGF comme levier d’efficience : voilà les impératifs», a-t-il expliqué, rappelant que la crise sécuritaire exige une gestion irréprochable des deniers publics.

Malgré les défis, les représentants des entreprises publiques ont unanimement salué la démarche, s’engageant à «s’inscrire dans cette dynamique ». Pourtant, le climat reste tendu : les contrôles renforcés interviennent alors que beaucoup d’entreprises publiques peinent déjà à concilier rentabilité et missions sociales. La pression est d’autant plus forte que les besoins financiers sont colossaux : outre la guerre contre le M23 et le Rwanda, l’État doit financer des infrastructures et des services publics en berne.

L’IGF, BRAS ARME DE LA TRANSPARENCE

Jules Alingete, patron de l’IGF, dont les équipes sont déjà mobilisées, a rappelé que «chaque franc détourné affaiblit la nation». En 2023, l’institution avait identifié plus de 300 milliards de francs congolais de détournements dans les marchés publics. Cette nouvelle vague d’inspections vise à endiguer les fuites, alors que la RDC table sur une hausse de 20 % des recettes fiscales en 2024 pour répondre aux urgences nationales.

Entre rigueur et urgence, Tshisekedi mise donc sur un audit permanent pour éviter l’asphyxie financière. Reste à voir si cette «patrouille» parviendra à concilier contrôle strict et confiance des gestionnaires publics, dans un pays où la corruption reste endémique.

FRANCIS N.

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