Bien que constitutionnelle, la gratuité de l’enseignement en République démocratique du Congo mise effectivement en application depuis la rentrée scolaire 2020- 2021, est confrontée à d’énormes difficultés. Notamment le manque d’infrastructures scolaires adéquates, l’absence d’une motivation conséquente du corps enseignant et tant d’autres. Ce qui fait qu’à ce jour, les violons ne s’accordent pas encore entre le gouvernement et les partenaires éducatifs. D’un côté, on tient à l’application de la gratuité de l’enseignement sans aucune forme de procès et, de l’autre, on avance des préalables pour la réussite de ce système. En observant un arrêt de travail pendant un bon bout de temps, les enseignants tenaient aussi à être fixés sur leur sort. Bien que les élèves aient repris le chemin de l’école, le problème reste encore entier. Tout en s’attelant à rechercher les voies et moyens pour décanter cette situation, le ministère de tutelle poursuit toutefois son programme d’action avec la mise en exécution de son projet intitulé «aucune école sans banc».
En mission de travail dans la province du Kasaï oriental, plus précisément à Kabeya Kamuanga, le ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et Technique (EPST), Tony Mwaba, a lancé, le 6 octobre 2021, la campagne dénommée «aucune école sans banc».
Il est prévu la livraison de plus de 15.000 bancs-pupitres aux écoles publiques disséminées partout dans le pays. Et ce, avec l’expertise et l’expérience du Fonds de Promotion de l’Education nationale (FPEN), structure censée accompagner le gouvernement dans le processus de réhabilitation du secteur de l’éducation en RDC.
Avec la gratuité de l’enseignement qui a permis à plus de quatre millions d’enfants de retrouver le chemin de l’école, la question relative à la construction de nouvelles écoles et l’équipement des anciennes constituent des défis à relever, soutient le ministre Tony Mwaba.
Trois phases de distribution
A la première phase de distribution, 2.444 bancs ont livrées dans les provinces du Kasaï oriental, Grand Katanga et de Kinshasa.
La deuxième phase de cette campagne, couvrant la période allant de janvier à juin 2022, prévoit la distribution de 2.756 bancs-pupitres dans la ville de Kinshasa ainsi que dans les provinces du Kasaï (Tshikapa), du Kwilu et du Kasaï central.
Et la période de juillet à décembre 2022 constituant la troisième phase de la campagne prévoit 8.439 bancs à distribuer dans plusieurs provinces, soit un total de 13.639 bancs-piputres.
Selon le ministre Tony Mwaba, le retard observé dans la distribution de ces bancs-pupitres est dû à la grève des enseignants qui n’a pas permis de recouvrer le minerval pendant quelque temps et la décision unilatérale et illégale prise par son collègue de l’ESU d’attendre le versement de la quotité due au FPEN dans un compte bancaire qu’il communiquera aux chefs d’établissements scolaires.
Pour ce faire, a-t-il poursuivi, le gouvernement a pu décanter la grève des enseignants et, lui, s’est investi pour que la décision du ministre de l’ESU soit revue et, que la gratuité de l’enseignement primaire soit véritablement soutenue avec les nouvelles ressources.
Véron Kongo