Erreurs matérielles

L’une des lois de la nature veut que  »le malheur des uns fait le bonheur des autres ». L’adage est d’autant plus actuel après la publication de la liste définitive des députés nationaux élus, effectuant des coupes ombres dans la moisson de quelques regroupements politiques par-ci, repêchant par-là des abysses d’autres candidats qui miraculeusement ont atteint le seuil de représentativité.

Dans la pagaille qui s’en est suivie, des alliances sont en passe de tanguer, des fidélités réputées indéfectibles se lézardent, se fissurent avant de partir en lambeaux. Le plus grand perdant est sans conteste l’AFDC/A de Modeste Bahati qui perd six sièges ; une débâcle au goût tout particulier marquée par la désactivation de son propre fils qui siégeait au bureau d’âge de la chambre basse. Sur le coup de l’immense émotion, le regroupement a aussitôt annoncé une déclaration politique aussitôt renvoyée à une date ultérieure.

Le BUREC de Julien Paluku, un autre irréductible de l’Union sacrée en perd deux, mais en gagne deux autres après le nettoyage des incongruités relevées dans les listes de la Commission électorale nationale indépendante.

A tout prendre, c’est l’UDPS, parti présidentiel, qui en sort gagnant, engrangeant de nouveaux députés à l’issue des arrêts de la Cour constitutionnelle, suscitant une méfiance déjà perceptible à l’égard de la Haute Cour dont les arrêts sons appel et s’appliquent à tous.

Alors, fin de l’histoire ?

Que nenni ! Les députés débarqués n’en démordent pas et jurent leurs grands dieux qu’ils feront faire valoir leur droit et amener la Cour à corriger ce qu’ils considèrent comme de graves  »erreurs matérielles ».

Entre-temps, le train de la première législature du deuxième et dernier mandat de Félix Tshisekedi est en passe de prendre sa vitesse de croisière laissant en rade et en gare les malheureux désormais ex-députés qui auront tout de même eu, le temps de quelques semaines, la joie d’arpenter les couloirs et les lambris du Palais du Peuple.

On a beau se consoler qu’il y a encore des places à prendre au sein du futur gouvernement ou dans les entreprises du portefeuille de l’Etat, quoique rachitiques, rien n’est moins sûr. Car en face, leurs alliés de l’UDPS tiennent strictement le même discours à leurs candidats malheureux.

D’où une compétition d’où ne sortiront vainqueurs que ceux qui sauront justifier d’un réel poids politique. Sauf qu’à perdre en cascade des sièges ne milite pas forcément en faveur des invalidés, nonobstant leur indéfectible attachement à Fatshi Béton.

Econews