Le Conseil de sécurité des Nations unies était réuni, mercredi 19 février à New York, afin d’analyser une nouvelle fois la situation dans l’Est de la RDC. Kinshasa a réitéré ses appels à sanctionner le Rwanda, soutien du M23, et a été en partie soutenu par les États-Unis.
L’ONU a une nouvelle fois fait part, mardi 19 janvier, de ses inquiétudes concernant l’Est de la RDC, soulignant le risque d’un embrasement régional du conflit, alors que le M23 et ses alliés rwandais poursuivent leur offensive dans le Sud-Kivu, après avoir pris le contrôle de Goma puis de Bukavu.
«Nous ne connaissons pas les intentions profondes du M23 et de leur soutien, jusqu’où ils iront et pourquoi», mais « le risque d’un embrasement régional est plus que jamais réel », a notamment déclaré devant le Conseil de sécurité l’envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies pour la région des Grands Lacs, Huang Xia.
La cheffe de la mission de maintien de la paix de l’ONU en RDC (Monusco), Bintou Keita, s’est elle aussi inquiétée de l’avancée du M23, qui est désormais « au point de jonction des trois frontières entre la RDC, le Rwanda et le Burundi ».
Pression américaine
La ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, a quant à elle une nouvelle fois accusé le Rwanda de préparer «un carnage à ciel ouvert » et de vouloir « renverser notre régime par la force », tout en dénonçant l’inaction du Conseil de sécurité pour l’empêcher.
Kinshasa réclame des sanctions contre des responsables politiques et militaires rwandais, un embargo sur les exportations des ressources naturelles en provenance du Rwanda et l’interdiction de participation des troupes rwandaises aux opérations de maintien de la paix de l’ONU.
Alors que la RDC semblait peiner depuis plusieurs semaines à réunir des soutiens, l’ambassadrice américaine par intérim, Dorothy Shea, a cette fois en partie soutenu les revendications congolaises, invitant l’ONU à « réévaluer la capacité du Rwanda» à fournir des Casques bleus s’il ne changeait pas d’attitude.
«Il est plus que temps»
«Il est plus que temps pour ce Conseil, l’ONU et la communauté internationale de répondre avec force et sans ambiguïté aux actions du M23 et du Rwanda qui […] conduisent la région au bord d’une guerre généralisée », a insisté l’ambassadrice américaine par intérim.
Fin janvier, la France avait lancé des négociations sur un projet de résolution du Conseil, mais elles n’ont pour l’instant pas abouti, en raison notamment de la réticence des pays africains du Conseil à dénoncer clairement Kigali, malgré l’insistance de Kinshasa.
La dernière version du texte vue mercredi par l’AFP réclame l’arrêt de l’offensive du M23 et le retrait des troupes rwandaises de RDC « sans préconditions ». Elle évoque également l’éventualité de nouvelles sanctions ciblées contre les dirigeants du M23 et ceux qui le soutiennent depuis l’«extérieur ».
Avec AFP