Le Bureau de la gestion et du budget à la Mai son-Blanche (OMB) a ordonné, mardi 28 février, aux agences fédérales américaines de désinstaller le réseau social chinois TikTok de leurs appareils sous 30 jours. Détenue par l’entreprise chinoise Byte Dance, l’application a été prise pour cible par les législateurs américains, qui la considèrent comme une menace à la sécurité nationale, et avaient interdit son usage sur les appareils des fonctionnaires dans une loi votée fin décembre 2022.
L’ordre de l’OMB est pris en application de cette loi, ratifiée début janvier par le président Joe Biden. Dans un mémorandum, la directrice de ce bureau, Shalanda Young, a demandé aux agences gouvernementales de «supprimer et d’interdire les installations» de l’application sur les appareils leur appartenant ou gérés par elles, et d’«interdire le trafic Internet» depuis ces appareils vers l’application.
Détenue par l’entreprise chinoise ByteDance, TikTok a été prise pour cible par les législateurs américains qui considèrent l’application comme une menace à la sécurité nationale. Son usage sur les appareils des fonctionnaires avait été interdit dans une loi votée fin décembre, loi ratifiée par le président Biden en janvier.
Dans un mémorandum, la directrice de ce bureau, Shalanda Young, a demandé aux agences gouvernementales de «supprimer et d’interdire les installations» de l’application sur les appareils leur appartenant ou gérés par elles, et d’«interdire le trafic internet» depuis ces appareils vers l’application.
L’interdiction ne s’applique pas aux entités américaines ne dépendant pas du gouvernement fédéral, ni aux millions de particuliers qui utilisent TikTok.
L’Union pour les libertés civiles déplore cette décision
L’Union américaine pour les libertés civiles (ACLU) estime que cette nouvelle loi revient de facto à interdire TikTok.
«Le Congrès ne doit pas censurer des plateformes entières et priver les Américains de leur droit constitutionnel à la liberté de parole et d’expression», a déclaré Jenna Leventoff, conseillère politique principale de l’ACLU, dans un communiqué. «Nous avons le droit d’utiliser TikTok et d’autres plateformes pour échanger nos pensées, nos idées et nos opinions avec des personnes du pays et du monde entier», a-t-elle ajouté.
Cette plateforme de vidéos courtes et virales, très prisée des jeunes, est la cible des Occidentaux qui craignent que Pékin puisse ainsi accéder aux données d’utilisateurs du monde entier.
Multiplication des interdictions
L’interdiction au sein du gouvernement fédéral américain survient quelques jours après une décision similaire de la Commission européenne, qui a interdit le 23 février TikTok à son personnel pour «protéger» l’institution.
Le gouvernement du Canada a lui aussi annoncé lundi qu’il bannissait TikTok des appareils mobiles qu’il fournit à son personnel à compter de ce mardi, évoquant «un niveau de risque inacceptable» pour la vie privée et la sécurité. TikTok fait déjà partie des applications chinoises interdites en Inde depuis 2020.
Avec plus d’un milliard d’utilisateurs actifs dans le monde, TikTok pointe à la sixième place des plateformes sociales les plus utilisées, selon le dernier rapport de We Are Social sur l’évolution du numérique, publié en janvier.
TikTok avait reconnu en novembre que certains employés en Chine pouvaient accéder aux données d’utilisateurs européens, et avait admis en décembre que des employés avaient utilisé ces données pour traquer des journalistes. Mais le groupe nie tout contrôle ou accès du gouvernement chinois à ses données.
Avec RFI