Face au vent du néo-impérialisme, la Conscience nationale congolaise demande aux Congolais de «s’assumer »

L’Association Conscience nationale congolaise (CNS) a organisé, le samedi 12 février 2022 à Léon hôtel de la Gombe, une conférence-débat sur le calvaire et le pillage des ressources naturelles de la RDC. Cette conférence avait, pour soubassement, le film réalisé par le cinéaste congolais Gilbert Balufu. C’était sous la modération du professeur Emmanuel Kabongo.

Ce documentaire de plus d’une heure retrace le pillage des ressources naturelles de la RDC par les forces négatives financées par les multinationales avec la complicité du Rwanda et de l’Ouganda. Sans compter les atrocités dont sont victimes, les populations civiles de l’Est de notre pays.

Lors d’un entretien avec le chef de l’État tanzanien de l’époque, le président américain honoraire, Barack Obama, déplorait la situation des populations congolaises, avec le contraste d’un pays riche, mais dont la population croupit dans la misère et ne bénéficie pas de richesses du pays.

Déplorant l’insécurité et son cortège de malheurs dans l’Est de la RDC, le Nobel Dr Denis Mukwege demande aux Congolais de se réveiller et surtout de se prendre en charge. Car, selon lui, «la paix se gagne».

Auteur du film projeté, le cinéaste Gilbert Balufu a rappelé que ce film a été tourné entre 2013-2015. Sa réalisation n’était pas de tout repos. «Il a fallu des tours et des tours dans l’Est du pays et au Rwanda pour réunir les éléments », a-t-il fait savoir. Avant de noter : «Quand le film est sorti, il a été l’objet de filatures de la part des services de sécurité du régime congolais de l’époque», estimant que les personnes interrogées avaient peur de citer le Rwanda au motif que ce pays est soutenu par les États-Unis d’Amérique et la Grande-Bretagne.

De son côté, le prof Balufu Kanyinda a indiqué que le cinéma n’est pas un divertissement. C’est plutôt un acte politique. Selon lui, si nous voulons nous décoloniser, nous devons produire notre propre image. Produire un film, c’est accompagner un homme. Nous sommes un pays qui a choisi son hymne national, qui aime son pays, aime sa culture, a fait remarquer le cinéaste.

Pour sa part, le président du Magazine Renaissance africaine, Freddy Mulumba, a démontré que la RDC est «un enjeu politique». Raison pour laquelle, note-t-il, elle est beaucoup convoitée par des puissances étrangères. Il fustige cependant l’attitude des Congolais qui ont peur de s’assumer. D’où, son appel : «On est en train de reconfigurer les frontières internationales. Il faut éviter que la RDC soit banalisée. Les Congolais doivent se mobiliser et prendre leur destin en mains. Le moment est venu pour que les Congolais se prennent en charge. Surtout, quand on sait que la liberté n’a pas de prix. Mettons-nous debout, luttons pour libérer l’Afrique et le Congo de l’impérialisme occidental. C’est dans ce sens que nous pouvons bâtir un Congo plus beau qu’avant».

A.T.