Depuis quelques temps, la presse congolaise est le théâtre de commentaires divergents et parfois mensongers concernant la gestion de la Minière de Bakwanga (Miba). Ces informations erronées ont terni l’image de l’entreprise et de ses dirigeants. Afin de rétablir la vérité et mettre fin aux rumeurs infondées, le service de communication du Président du Conseil d’administration (PCA) de la Miba a décidé de prendre la parole. Mise au point.
Face à la prolifération de fausses nouvelles et de contre-vérités, il est impératif de rétablir la vérité sur la situation actuelle de la Miba. En effet, la société minière traverse des défis et des difficultés, mais elle met tout en œuvre pour les surmonter. Les efforts déployés par la direction et le personnel de la Miba méritent d’être reconnus et salués.
Loin de nous la prétention de détenir le monopole du savoir et de la vérité, mais plutôt de vous donner à travers cet éclairage, les éléments clés de l’affaire qui est à la Une à la Miba pour vous permettre de comprendre réellement ce qui s’y passe.
Les entreprises du portefeuille étaient souvent qualifiées de « canards boiteux » à cause entre autres d’une gestion peu orthodoxe y exercée par des mandataires inexpérimentés tirés sur le volet le plus souvent des formations politiques. C’est ce qu’on a toujours qualifié de « partage de gâteau » dans le portefeuille de l’Etat. Un système qui a plongé ces entreprises dans une gestion opaque et sans lendemain. Parmi ces entreprises du portefeuille, figure en bonne position, la Minière de Bakwanga (Miba).
Remontée dans le temps
Fleuron de l’économie congolaise à une certaine période de l’histoire de la RDC et même de l’ancien Zaïre, cette entreprise publique était considérée comme une véritable vache à lait qui a tout donné à l’Etat congolais mais en retour, elle n’a pas bénéficié de l’attention particulière et surtout des soins appropriés dus à son poids économique pour qu’elle puisse donner davantage du lait à l’Etat propriétaire.
Après ses années glorieuses, la Miba a connu une période sombre, une période de vache maigre, avec une production au rabais des diamants industriels mais aussi de quelques diamants de joaillerie. D’où la nomination par ordonnance présidentielle du 8 juillet 2023, de Jean-Charles Okoto Lolakombe, en qualité de Président du Conseil d’Administration de cette Société Minière de Bakwanga avec plusieurs autres personnalités comme membres du Conseil d’Administration, au chevet d’une Miba malade de plusieurs maux chroniques.
Pour la population de l’est-kasaïenne, particulièrement celle de Mbuji-Mayi, la nomination de ce digne fils de l’espace grand Kasaï était un choix judicieux du Chef de l’Etat, compte tenu de son expertise avérée dans la gestion non seulement de cette province mais aussi et surtout à la tête de la Miba. Si vous ne le savez pas , Jean-Charles Okoto Lolakombe fut Gouverneur du Kasaï Oriental et PAD de la Miba. Une compagnie minière dans laquelle l’Etat congolais détient jusqu’à ce jour 80 % des parts et 20 % autres sont détenues par la Sibeka, une filiale de l’ex-Société générale de Belgique.
Sous la gestion du PCA Okoto, la courbe de production des diamants avait connu une augmentation vertigineuse atteignant même les 850.000 carats/mois, alors qu’avant lui, c’était des miettes qui étaient présentées à l’Etat propriétaire à cause de la fraude et le désordre qui y avaient élu domicile.
L’homme d’Etat avait réussi à améliorer tant bien que mal le social des travailleurs qui se souviennent encore aujourd’hui de cette époque et avait relancé la production à large échelle au bénéfice des actionnaires mais aussi des populations environnantes qui avaient elles aussi goûté aux retombées économiques de ces performances économiques découlant d’un management éclairé, professionnel et visionnaire dont avait fait montre Jean-Charles Okoto Lolakombe.
Et pourtant, il était arrivé à la tête de la Miba pendant que la Société Minière de Bakwanga traversait des moments très difficiles. Lorsqu’il revient à la MIBA en qualité de Président du Conseil d’Administration, il a usé de son poids d’homme politique expérimenté, pour jouer au sapeur-pompier entre le Directeur Général, M. André Kabanda Kana et Mme Cécile Edungu Mbutshu, Administrateur mais aussi Directeur Général Adjoint par procuration spéciale du DGA M. Niu Haoron, un sujet chinois qui ne siégeait pas physiquement et n’était pas impliqué directement dans la gestion de la Miba.
Au départ, les rumeurs couraient dans tous les sens, comme celles rapportant que Mme Cécile Edungu Mbutshu est « Tetela » à l’instar du Président Jean-Charles Okoto. Bien des gens ont cru qu’elle était nommée à la Miba suite à son intervention, ce qui est faux et archifaux, car la nomination des mandataires publics relève du pouvoir discrétionnaire du Chef de l’Etat lui-même qui signe les ordonnances.
Dès le début du mandat, les relations professionnelles entre le DG et son adjointe sous procuration ont évolué en dents de scie. Le courant ne passait pas entre les deux. Il fallait beaucoup de sagesse et de diplomatie de la part du Président du Conseil d’Administration pour que les deux personnalités puissent travailler ensemble.
Jusqu’à la dissolution de la Sibeka par la justice Belge, une dissolution régulière, découlant du non-respect des lois Belges par les dirigeants de la Sibeka et ce, malgré les multiples avertissements et autres mises en demeure adressées à ces derniers pour qu’ils puissent se confirmer à la loi et régulariser ainsi leur situation juridique en Belgique. Ni l’Etat congolais, ni la Miba et moins encore le Président du Conseil d’Administration Jean-Charles Okoto n’a écrit ni demandé à la justice belge de prendre cette décision de dissolution de la Sibeka.
Comme dit un célèbre adage français : « C’est dans la négligence des petits devoirs que se fait l’apprentissage des grandes fautes ». C’est exactement ce qui est arrivé à la Sibeka qui ne présentait plus des bilans, elle ne payait plus des droits, impôts et taxes au gouvernement belge. Après une longue période de patience, la décision ultime est tombée comme un couperet au mauvais moment pour la DGA qui représentait effectivement les intérêts de la Sibeka au sein du Conseil d’Administration de la Miba.
Du coup le DG a saisi la balle au bon pour notifier son adjointe avec qui il ne s’attendait pas qu’elle n’avait plus le droit de siéger au Conseil d’Administration de la Miba. C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.
Pour rappel, en décembre 2023, l’actionnaire minoritaire Sibeka avait obtenu du Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, la nomination par l’ordonnance présidentielle n°23/216 du 10 décembre 2023, en correction de l’ordonnance présidentielle de juin 2023 nommant Hubert Kazadi Mabika DGA de la Miba, la nomination de son représentant à ce poste, le Chinois Niu Haoran et de deux Administrateurs dont le chinois Chan Xiayou et Mme Cécile Edungu Mbutshu. Le DG André Kabanda et le PCA Jean-Charles Okoto sont restés à leurs postes respectifs.
Pendant ce temps dans la presse, il se racontait déjà des faussetés sur le dossier de la dissolution de la Sibeka et la nomination des Administrateurs des sociétés qui ont racheté les parts de la Sibeka, selon lesquelles le DG et le PCA se sont opposés à cette nomination, alors que ces derniers n’ont ni le pouvoir ni la moindre compétence pour résister à une ordonnance signée par le Chef de l’Etat, celui-là même qui les avaient nommés et confirmés à deux reprises à leurs fonctions respectives.
Ce qui est vrai est que le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, avait été notifié par le Tribunal de commerce de Kinshasa/Gombe de l’ordonnance n°021/2024 accordant « l’exequatur » du jugement rendu par le tribunal de l’entreprise francophone de Bruxelles portant dissolution judiciaire de la société Sibeka, qui détenait, il faut le rappeler, 20% des parts à la Miba, parts sociales vendues à Mwan’Africa qui à son tour les avait revendues au groupe ASA, société d’entreprise et d’investissement (SA) associée de l’État congolais dans la Miba SA, à l’issue d’une décision prise le 25 mars 2024 par le Président du Tricom/Gombe suivant la requête du PCA de la Miba SA.
Cela étant, les Administrateurs de la Sibeka n’avaient plus en toute vraisemblance, la raison de siéger au sein de la Miba. L’on se pose alors la question de savoir, pourquoi tant d’acharnement sur le PCA Jean-Charles Okoto qui n’en est pour rien dans cette affaire, car le problème se trouve entre le DG Hubert Kazadi Mabika, médecin de profession, la nomination de son représentant à ce poste, le Chinois Niu Haoran et de deux Administrateurs, à savoir un Ir. Chinois Chan Xiayou et une infirmière en la personne de Mme Cécile Edungu.
Il va sans dire que les actifs de 20% de l’ex-Sibeka à la Miba sont toujours là, disponibles. Il appartient donc aux nouveaux acquéreurs successifs de ces actifs de suivre la procédure légale pour en jouir avant de siéger au Conseil d’Administration. Les textes légaux de la RDC et ceux du droit Ohada sont clairs en la matière.
Étant donné que c’est Sibeka qui figure dans les statuts de la Miba et que la Sibeka vient d’être légalement dissoute par l’autorité compétente en Belgique, ceux ou celles qui représentent les intérêts de la Sibeka au sein de la Miba ne peuvent plus voire nullement siéger au Conseil d’Administration de la Miba avant que les textes légaux ne soient changés au nom des nouveaux acquéreurs.
La pilule est certes amère, mais il n’y a pas d’autres alternatives en ce moment que de l’avaler et attendre la guérison ou la régularisation de la situation juridico-administrative.
Réaction à chaud du PCA Okoto
Réagissant à un article publié par le média en ligne «ouragan.cd » et dans bien d’autres médias, Jean-Charles Okoto a indiqué que c’est sur demande du Conseil d’Administration que le Président du Conseil d’Administration qu’il est avait saisi le Tribunal de Commence de la Gombe, uniquement pour obtenir « l’exéquatur » du jugement rendu par le Tribunal de l’Entreprise Francophone de Bruxelles portant dissolution judiciaire de la société Sibeka et publié au journal « le Moniteur Belge » du 02 janvier 2024, avant de pouvoir convoquer comme l’exige les statuts de la Miba, une Assemblée Générale pour que les Actionnaires se prononcent sur cette question.
En effet, la participation d’un Actionnaire à la vie d’une Société relève de la compétence exclusive de l’Assemblée Générale sur pied des dispositions de l’Acte Uniforme de l’Ohada, relatif au droit des Sociétés Commerciales et du groupement d’intérêt économique et des Statuts actuels de la Miba.
Pour ce qui est de la signature du Contrat de prêt et de commercialisation entre la Miba et la Société Centreville Groupe, l’initiative n’était nullement venue du Président du Conseil d’Administration mais plutôt de la Direction Générale de la Miba, particulièrement du DG André Kabanda Kana, qui, profitant de son séjour médical à Bruxelles, avait d’ailleurs déjà signé ledit contrat depuis janvier 2024. Un contrat déséquilibré sans l’aval du Conseil d’Administration.
Le Conseil d’Administration s’était même opposé à son exécution suite aux déséquilibres d’avantages que contenait le fameux contrat. Pour s’y être opposé, le DG avait même accusé faussement le Président du Conseil d’Administration d’avoir bloqué un contrat providentiel signé par lui et qui devrait, selon lui, permettre la relance économique de la Miba.
Aujourd’hui, ce contrat est sous renégociation pour remettre à l’Etat congolais représenté par la Miba, de rentrer dans ses droits régaliens qui étaient systématiquement violés sous la plume du DG André Kabanda Kana.
C’est seulement après avoir pris connaissance de cet état de chose que le Président du Conseil d’Administration a régulièrement convoqué le Conseil d’Administration pour examiner ce faux contrat, suivant les dispositions des Statuts de la Miba.
A cet effet, il sied de signaler que l’approbation d’un contrat au Conseil d’Administration est régie par la règle de la majorité.
Enfin, le Président du Conseil d’Administration de la Miba informe qu’il n’a été ni partie prenante, ni associé de loin ou de près dans les négociations et la conclusion du dossier Sacim au moment des faits, car il se trouvait à l’étranger où il exerçait encore ses fonctions d’Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la RDC en Chine.
A vrai dire, cette affaire ressemble bien à une dispute professionnelle entre un médecin et une infirmière qui sont au chevet d’un grand malade minier qu’est la Miba. Il ne faut donc pas chercher des boucs émissaires ailleurs pour justifier un conflit entre deux individus. Le président du Conseil d’Administration Jean-Charles Okoto Lolakombe s’exprimera à ce sujet le week-end prochain pour mettre les points sur les «I».
Avec Service de communication du PCA de la MIBA