Porte-voix de l’Afrique qui veut tirer sa part dans les grands enjeux mondiaux. C’est la posture que le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, a affiché samedi, à l’ouverture du sommet de G20 à Rome (Italie). D’une pierre, deux coups. L’occasion était bien propice pour Félix Tshisekedi de rencontrer les grands de ce monde. Un aparté d’une trentaine de minutes avec le président américain Joe Biden lui a permis d’aborder les sujets d’intérêt commun aussi bien avec l’Afrique que la RDC. Le président français Emmanuel Macron, dont le pays assume dès janvier 2022 la présidence tournante de l’Union européenne, a eu également des entretiens en privé avec Félix Tshisekedi. A Rome, le Chef de l’Etat a glané de bons points sur le terrain diplomatique.
S’il n’a pas pu le rencontrer dans son bureau ovale de Washington, le Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, a saisi l’occasion de sa présence au sommet de G20 à Rome (Italie) pour rencontre le président américain Joe Biden. Trente minutes des échanges en aparté qui ont permis aux deux personnalités de passer en revue les grands dossiers qui lient les deux pays.
D’une pierre, Tshisekedi en a fait deux coups. Non seulement qu’en sa qualité de président en exercice de l’Union africaine, Félix Tshisekedi a été le porte-voix de l’Afrique, mais il a aussi côtoyé les grands de ce monde réunis à Rome.
Un coup diplomatique réussi
Au sujet de son entrevue avec son homologue américain, un communiqué de la Maison Blanche rapporte à cet effet que « Le Président Joseph R. Biden s’est entretenu avec le Président Félix Tshisekedi de la République Démocratique du Congo (RDC), président de l’Union africaine (UA), en marge du G20. Les deux leaders ont discuté de l’engagement commun des Etats-Unis et de l’UA à faire progresser la sécurité sanitaire mondiale et à mettre fin à la pandémie de la Covid-19 partout dans le monde. Ils ont aussi discuté de l’accord entre Mordena et l’UA, facilité par les Etats-Unis, de porter à 110 millions les doses de vaccin disponibles pour l’UA à un rythme accéléré. Cela vient s’ajouter aux 63 millions des doses de vaccins que les Etats-Unis ont déjà envoyés à l’Union africaine. En outre, davantage de doses données par les Etats-Unis sont livrées chaque semaine».
Le communiqué poursuit en indiquant que « Les deux leaders ont aussi discuté de l’importance de protéger la forêt tropicale du bassin du Congo, qui est la deuxième plus grande forêt vierge tropicale du monde, afin d’atteindre l’objectif mondial de réduire à zéro les émissions nettes de carbone d’ici 2050. Le président Biden a salué les efforts du président Tshisekedi visant à promouvoir la transparence, à lutter contre la corruption et à respecter les droits humains sur la manière dont laquelle la RDC gère ses immenses ressources naturelles». Et d’ajouter : « Ils ont aussi discuté des efforts du président Tshisekedi en tant que président de l’UA pour promouvoir la paix et la sécurité en Afrique, y compris le besoin de résoudre la crise croissante en Ethiopie et de rétablir le gouvernement de transition dirigé par des civils au Soudan».
A Rome, on aura aussi constaté un rôle central du président Tshisekedi. «C’était le lieu de l’affirmation du leadership continental du président de la république au milieu des grandes puissances mondiales», estime André Wameso, l’adjoint au directeur de cabinet du Président de République.
Positionné auprès du président américain, il nous revient que ces moments d’échanges avec le président congolais ont été organisés avant que les Etats-Unis ne le reçoivent officiellement à Washington.
Prévue pour une dizaine de minutes, la rencontre entre les présidents Tshisekedi et Biden a duré près d’une demie heure.
100 milliards USD d’aide : l’Afrique attendra
Le G20 devrait permettre au continent africain de produire des doses, en Afrique du Sud, au Rwanda et au Sénégal.« Les vaccins doivent être considérés comme un bien public universel, dont l’accès à tous devrait être garanti », a d’ailleurs rappelé dans son discours le président de l’Union africaine, cité par la radio Top Congo Fm.
L’objectif est de vacciner au moins 60% de la population du continent.
L’Afrique devait aussi s’attendre à plus d’argent pour préparer la relance post-Covid.
Le continent noir a déjà reçu 33 milliards de DTS, dont 1,5 milliards pour la seule RDC, espère atteindre les 100 milliards USD d’aide internationale. A Rome, aucune option n’a été arrêtée à ce sujet. Mais, les bonnes intentions sont bien visibles.
La réforme de la taxation internationale approuvée
Mais, la grande nouvelle de ce sommet de G20 est cet accord trouvé finalement sur la réforme de la taxation internationale.
Les chefs d’État et de gouvernement du G20, réunis samedi 30 octobre 2021 en sommet à Rome, ont donné leur feu vert à la réforme de la fiscalité des multinationales, prévoyant notamment de les taxer au minimum à 15%, selon un communiqué du Trésor américain.
«Aujourd’hui, tous les chefs d’État du G20 ont approuvé un accord historique sur de nouvelles règles fiscales internationales, incluant une taxe minimum mondiale, qui mettra un terme à la course au moins-disant en matière d’imposition des sociétés », a annoncé la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, dans un communiqué.
Le feu vert sera formellement a été officialisé dans le communiqué final du. Cet accord avait été conclu début octobre sous l’égide de l’OCDE par 136 pays, qui représentent plus de 90 % du PIB mondial.
La réforme devrait permettre à ces pays de dégager environ 150 milliards de dollars Us de recettes supplémentaires par an grâce à cet impôt minimum.
Un des volets de l’accord consiste à réaffecter une part de l’impôt sur les bénéfices payés par les multinationales aux pays où elles réalisent leurs activités. L’impôt ne sera donc plus dû uniquement là où leurs sièges sociaux sont installés.
En ligne de mire, les entreprises qui réalisent plus de 20 milliards d’euros de chiffre d’affaires mondial et dont la rentabilité est supérieure à 10 %. Ce seuil sera potentiellement ramené à 10 milliards au bout de sept ans.
L’objectif de la réforme : éviter que les multinationales et surtout les GAFA (acronyme désignant les géants Google, Amazon, Facebook et Apple), qui ont largement profité de la pandémie de Covid-19 et des confinements, paient des impôts dérisoires au regard de leurs revenus.
L’autre volet de la réforme est l’instauration d’un taux d’impôt effectif minimum de 15 % sur les bénéfices des multinationales.
Un État pourra taxer les profits étrangers d’une de ses entreprises nationales qui aurait été imposée à l’étranger à un taux inférieur à ce taux minimum, afin de compenser l’écart.
Hugo Tamusa