Quatre mois après s’être dit oui à Tulle (France), l’ancien chef de l’État français, François Hollande, et son épouse, Julie Gayet, sont arrivés mardi à Bukavu, dans la province du Sud-Kivu, pour inaugurer le nouveau département de chirurgie mini-invasive de l’hôpital général de référence de Panzi, consacré aux femmes victimes de viol, aux côtés du célèbre médecin et chirurgien, Denis Mukwege. En moyenne, 10 femmes survivantes de violences sexuelles viennent se faire consulter chaque jour dans cet établissement. Il résume son passage en une phrase : «Le message que je dois porter, c’est la fin des ingérences de toutes sortes».
En visite en République Démocratique du Congo, l’ancien président français François Hollande a plaidé mardi 27 septembre à Kinshasa pour «la fin des ingérences» et une force des Nations unies «plus efficace» pour ramener la paix dans l’est déchiré de ce grand pays d’Afrique centrale. «Le Congo est un pays souverain, indépendant, démocratique, qui doit régler par lui-même les affaires qui le concernent, y compris ces guérillas qui viennent troubler la vie des populations», a déclaré François Hollande à l’AFP.
Accompagné de son épouse Julie Gayet, l’ancien président venait de visiter le musée national de RDC et devait ensuite se rendre à Bukavu, pour assister mercredi à l’inauguration d’un nouveau service de l’hôpital du célèbre gynécologue congolais Denis Mukwege, prix Nobel de la paix 2018, pour son action en faveur des femmes victimes de violences sexuelles. Bukavu est le chef-lieu du Sud-Kivu, une des provinces de l’est de la RDC en proie depuis près de 30 ans aux violences de groupes armés.
«Favoriser la paix»
«Je vais dans l’Est (…) car c’est une zone qui reste encore, hélas, trouble, avec des victimes civiles nombreuses et la nécessité – le président Macron a aussi pris l’initiative – de favoriser la paix dans cette partie du pays, la fin des ingérences étrangères et des prédations qui s’y commettent et, hélas, des agressions dont les femmes sont les victimes», a expliqué François Hollande.
En marge de l’assemblée générale de l’ONU, le président français Emmanuel Macron a fait se rencontrer la semaine dernière les présidents congolais Félix Tshisekedi et rwandais Paul Kagame pour tenter de faire baisser la tension entre les deux voisins, au plus haut depuis la résurgence d’une rébellion tutsi (le «M23») que Kinshasa affirme soutenue par Kigali.
«Fin des ingérences»
Interrogé sur le message qu’il avait lui-même à faire passer, François Hollande a insisté : «Le message que je dois porter, c’est la fin des ingérences de toutes sortes». À propos de la force des Nations unies en RDC (la Monusco), dont le départ a été violemment réclamé récemment par des manifestants qui lui reprochent son incapacité à ramener la paix après plus de vingt ans de présence dans le pays, François Hollande a jugé cette force «indispensable pour dissuader, pour protéger».
Remettre en cause la présence de cette force «serait faire le jeu des groupes qui terrorisent la population ou se livrent à des prédations insupportables», a-t-il mis en garde. Toutefois, en RDC comme dans certains autres pays, a-t-il estimé, «les conditions d’engagement, la composition de ces forces, leur équipement, ne sont pas parfaits pour assurer le mandat qui leur a été confié». Ces forces, selon lui, doivent être «beaucoup plus efficaces, pour aller même au contact de ces groupes» armés.
Ce voyage qui est cher au couple
Actuellement en visite en RDC, François Hollande et Julie Gayet poursuivent leur lutte contre les violences faites aux femmes. Dans ce cadre, le couple se trouve aux côtés de Denis Mukwege, prix Nobel de la paix, qui soigne les victimes d’agressions sexuelles, dans son hôpital de Panzi, dans la province du Sud-Kivu.
Un long combat. Plus soudés que jamais, François Hollande et Julie Gayet entendent bien continuer leurs engagements auprès de ceux qui souffrent. Dans ce cadre, l’ancien président de la République Française et son épouse sont arrivés, lundi 26 septembre à Kinshasa. L’occasion pour le couple d’assister, ce mercredi à Bukavu, à l’inauguration d’un nouveau département de chirurgie mini-invasive de l’hôpital général. Un service tenu par le gynécologue congolais Denis Mukwege, prix Nobel de la paix 2018, consacré aux femmes victimes de viol. En moyenne, 10 femmes en proies à des agressions sexuelles viennent se faire consulter chaque jour dans cet établissement. Un fléau sur lequel Julie Gayet et François Hollande n’ont jamais fermé les yeux
« La nécessité est de favoriser la paix dans cette partie du pays et de mettre fin aux ingérences et aux agressions dont les femmes sont les victimes », a expliqué l’ancien locataire de l’Élysée à l’AFP, dans des propos relayés par Le Figaro.
De son côté, Julie Gayet connaît déjà bien Denis Mukwege. En effet, en 2015, elle n’avait pas hésité à s’engager pour le documentaire de Thierry Michel et Colette Braeckman, L’homme qui répare les femmes – La colère d’Hippocrate, consacré au gynécologue. «Un homme absolument merveilleux, humainement incroyable. Non seulement, il vient en aide à ces femmes mutilées, mais il soigne leur âme. Son combat m’a bouleversé et j’ai eu envie de l’accompagner. Il faut défendre ce film », avait ainsi confié la jeune grand-mère lors de l’avant-première du film. L’actrice avait déjà rencontré personnellement le docteur Mukwege, qui, pour avoir dénoncé les violences infligées aux femmes de son pays sur la scène internationale, avait échappé à une tentative d’assassinat en octobre 2012.
Le prix de la Fondation Chirac remis à Denis Mukwege par François Hollande
Également sensible au combat de Denis Mukwege, François Hollande avait remis à ce dernier, en novembre 2013, le prix de la Fondation Chirac pour la prévention des conflits. Une cérémonie aux cours de laquelle celui qui était alors le chef de l’État avait aussi récompensé l’organisation Femmes Africa solidarité. Un événement dédié aux actions en faveur des femmes au cœur des guerres, et notamment dans les conflits africains, sur lesquels, dans son discours de clôture, le président français était revenu.
À ses côtés ce jour-là, Jacques Chirac avait fait une apparition très remarquée. S’adressant à son prédécesseur, François Hollande avait ainsi salué l’engagement de celui qui était alors âgé de 81 ans : «On comprend mieux à partir de cet attachement pour les cultures, les civilisations […] votre détermination dans la lutte contre le racisme », avait ainsi salué François Hollande. Un objectif partagé.
Econews avec AFP