Le projet de Gazoduc Nigéria-Maroc est un véritable outil puissant de développement et d’intégration régionale, a souligné, mercredi à Abidjan, la Directrice générale de l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM), Mme Amina Benkhadra.
«C’est un projet transformateur de notre continent», a indiqué Mme Benkhadra qui intervenait devant un panel d’investisseurs en marge de la 3ème édition du Forum pour l’investissement en Afrique (African Investment Forum), initié par la Banque africaine de développement (BAD).
Elle a rappelé, à cet égard, que cette infrastructure stratégique, née de la vision éclairée de SM le Roi Mohammed VI et du Président nigérian, Muhammadu Buhari, vise à maximiser les retombées économiques, sociales et enviro-nnementales sur les territoires concernés à travers notamment l’accélération de l’électrification, le soutien au développement, la dynamisation de l’économie régionale et l’intégration économique.
Pour elle, la vision qui guide ce projet, le socle de la collaboration entre le Nigeria et le Maroc, sert de base à l’intégration dans ce projet stratégique de l’ensemble des pays qui jalonnent le Gazoduc.
Il s’agit de contribuer véritablement au développement d’une importante partie du continent et d’en assurer une croissance équitable et durable pour l’ensemble des 350 à 400 millions de populations qui vont en bénéficier, a-t-elle fait remarquer, dans une déclaration à la MAP. Et de préciser que cette rencontre organisée à la demande de la BAD a permis d’échanger et de positionner ce projet dans le radar des grands partenaires réunis dans le cadre du Forum d’Abidjan.
Selon Mme Benkhadra, cette plate-forme importante (Forum) est un lieu majeur d’échange et de rencontres régulières en vue d’établir des accords d’investissement.
Le développement de l’Afrique nécessite un besoin considérable de financements, a insisté la Directrice générale de l’ONHYM, mettant en avant que cet événement de grande ampleur a été marqué par la présence de plusieurs chefs d’Etat et de Gouvernement.
Considérant l’importance du projet du Gazoduc Nigeria-Maroc, une table ronde spéciale (Presidential Boardroom) a été organisée par Mme Bajabulile Tshabalala, première vice-présidente de la BAD, en présence de M. Akinwuni Adesina, Président de la BAD, au cours de laquelle une présentation de ce projet stratégique a été faite. Etaient également présents à cette table-ronde, l’Ambassadeur de SM le Roi à Abidjan, M. Abdelmalek Kettani, et Mme Malika Dhif, administratrice de la BAD représentant le Maroc, la Tunisie et le Togo.
Le Président de la BAD a insisté, dans une allocution de circonstance, sur le fait que ce projet est très stratégique en ce sens que l’Afrique a des millions de personnes qui n’ont pas accès à l’énergie et qu’il peut aider plus de femmes à avoir l’accès à une énergie propre pour la cuisson, qui ne soit pas nocive pour leur santé.
Ce projet, a-t-il aussi précisé, permet de diversifier les sources d’approvisionnement de l’Afrique, mais aussi de l’Europe. «Ce gazoduc est vital pour la sécurité énergétique de l’Afrique, mais aussi de l’Europe. Il permet d’aider à la transition énergétique et à la diminution des émissions de gaz à effet de serre», a enchaîné M. Adesina.
Une fois achevé, le gazoduc fournira du gaz à l’ensemble des Pays de l’Afrique de l’Ouest et permettra de donner une voie d’exportation alternative.
Il sera installé le long de la côte ouest-africaine depuis le Nigeria, le Bénin, le Togo, le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Liberia, la Sierra Leone, la Guinée, la Guinée Bissau, la Gambie, le Sénégal et la Mauritanie jusqu’au Maroc, et sera connecté au Gazoduc Maghreb Europe et au réseau gazier européen.
Cette infrastructure participera à l’amélioration du niveau de vie des populations, l’intégration des économies de la sous-région et l’atténuation de la désertification grâce à un approvisionnement en gaz durable et fiable.
La viabilité économique de ce projet et sa compétitivité par rapport à d’autres sources d’approvisionnement est démontrée. Le tracé a été optimisé selon des critères objectifs, qui répondent à la fois aux contraintes économiques et autres, mais aussi aux objectifs stratégiques en lien avec le développement de la sous-région et l’accès à cette énergie propre pour le plus grand nombre.
Les études relatifs à ce projet sont en cours de finalisation et une décision finale d’investissement est planifiée pour la fin de l’année 2023, début 2024.
Organisé du 2 au 4 novembre sous le thème ’’Investir durablement pour renforcer la résilience économique», le Forum pour l’investissement en Afrique a pour objectifs de réduire les coûts d’intermédiation et d’accroître les engagements actifs et productifs entre les gouvernements africains et le secteur privé.
Il offre également aux investisseurs un accès à une plateforme structurée proposant des transactions bancables et sans risque.
Des Salles de transactions, la Galerie du marché qui offrira des opportunités de réseautage axés sur l’investissement et des réunions d’entreprise à entreprise (B2B) sont au programme de cette édition sous forme de réunions bilatérales inter-entreprises entre les investisseurs et les porteurs de projets.
L’événement permettra de présenter aux investisseurs des milliards de dollars de transactions dans les domaines des TIC, de l’énergie, de l’agro-industrie et des soins de santé. Il promouvra également les secteurs dans lesquels l’Afrique possède un avantage comparatif, tels que les industries créatives, la musique, le cinéma, le textile et le sport.
La Maroc est représenté à cet événement par une délégation de l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM), comprenant, outre Mme Amina Benkhadra, Jamal El Fouar, directeur du Pôle Support, Mohammed Benzaria, directeur du Pôle Midstream, et Mme Wafae Benjelloun Benha-mmou, directeur conseiller.
Avec MAP