Gouverner, c’est prévoir, dit-on. Ne rien prévoir, c’est courir à sa perte. En cette période de conflit russo-ukrainienne, c’était prévisible que l’onde de choc fasse des dégâts, même en Afrique. Et la République Démocratique du Congo n’est pas épargnée. Le week-end dernier, des rumeurs circulaient sur une éventuelle pénurie de carburant dans les différentes stations-services du pays. Ce lundi 4 avril 2022, les Kinois ont été surpris de voir des stations-services être prises d’assaut par des conducteurs de véhicules et de motos à la recherche du carburant.
Seulement voilà, certaines stations-services étaient fermées, faute de carburant. Spéculation ou réelle pénurie ? Difficile à dire car il y avait rétention de l’information de la part des officiels.
Qu’à cela ne tienne, un pays est géré sur la base des prévisions. Entre nécessaire prudence et audace calculée, le gouvernement est censé manœuvrer finement en période d’incertitude. Il devait prévoir des effets collatéraux de l’invasion de la Russe en Ukraine. Sa capacité à endiguer son onde de choc est mise en cause. Et pourtant, c’était prévisible. Cette onde de choc a fait bouger jusqu’au-delà du monde occidental. Il était donc prudent d’anticiper sur la base des échos venant du continent européen qui fait face à cette situation depuis quelque temps.
Depuis plusieurs années, on n’a plus vécu ce genre des situations. Il est donc à déplorer que des situations mineures déstabilisent les systèmes économiques des pays du continent africain. Comment donc réagir à une situation que vous ne pouviez pas prévoir ? Une question qui vaut la peine d’être posée.
Le carburant est le sang de nos économies mondialisées. Ne pas penser à sa disponibilité, c’est un gros risque à éviter. A cause de cette inattention, la population kinoise, comme celle de l’intérieur du pays, a vu le prix de transport en commun revu à la hausse par des transporteurs inciviques. Conséquence, elle a été obligée de marcher à pied sur de longues distances et s’est retrouvée terriblement en difficulté de déplacement.
L’heure n’est pas à la polémique. Elle est plutôt à la prudence et surtout à la prévision pour les gouvernants congolais. Face au danger mondial, nous devons nous serrer les coudes, restés vigilants pour tout ce qui se passe sous d’autres cieux, surtout que l’économie congolaise est extravertie. Evidemment, aucune guerre ne menace notre pays, mais dans un monde qui voit des tensions de tous genres se multiplier à une vitesse inquiétante, il est de bon aloi d’anticiper pour être en mesure de faire face aux éventualités qui peuvent subvenir à tout moment. «Mieux faut prévenir que guérir», dit un adage.
Econews