Contrairement à ce que d’aucuns s’attendaient, la grève des médecins des services publics, si elle a effectivement débuté mercredi 6 juillet 2022 comme annoncé par le Syndicat national des médecins du Congo (Synamed), elle ne concerne pas tous les médecins, d’autant plus que l’autre aile syndicale, à savoir le Symeco (Syndicat des médecins du Congo) se dit non concerné par cette grève.
Un tour effectué mercredi 6 juillet 2022 dans quelques hôpitaux publics de la ville de Kinshasa a permis de faire un constat sur le fonctionnement normal des activités professionnelles. Médecins, infirmiers et agents du service d’appoint s’affairaient dans leurs tâches quotidiennes. Aucun mouvement de grève n’a été observé.
En effet, intervenant mardi 5 juillet 2022 dans une des émissions matinales de la radio Top Congo Fm, un membre du Symeco a éclairé la lanterne de l’opinion à ce propos.
«Notre syndicat n’est pas partie prenante au mouvement de grève annoncé par le Synamed. Légaliste, notre syndicat privilégie le dialogue et en tant que signataires de l’accord de Bibwa conclu le 3 août 2021, nous, médecins membres du Symeco, sommes confiants au gouvernement pour l’application sans faille dudit accord. La preuve en est que le chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, vient de nommer certains médecins aux grades et fonctions d’agents de carrière des services publics de l’Etat. C’est un signe de bonne foi de la part de notre partenaire qu’est le gouvernement, car, l’alignement des médecins est l’une des revendications reprises dans notre cahier des charges», a-t-il fait savoir.
Pour rappel, la position du bureau exécutif national du Synamed intervient à la suite du non-respect par le gouvernement de l’accord du 3 août 2021 conclu, entre d’une d’une part, le Synamed et le Symeco et d’autre part, la partie gouvernementale, conformément à l’atelier tenu à Bibwa du 16 au 25 juin 2022.
Selon les médecins, aucune plénière de la commission n’a pu avoir lieu et aucune explication n’a été avancée par rapport aux engagements pris par le gouvernement.
Mais à la suite de l’ordonnance présidentielle nommant progressivement bon nombre de médecins au rang des agents de carrière des services publics de l’Etat, la donne a quelque peu changé. Cela a amené le Symeco à tourner le dos au Synamed. Ce dernier a promis de se prononcer incessamment sur ces nominations. Va-t-il camper sur sa position ou se verra-t-il obligé d’emboîter les pas au Symeco ? Les jours qui viennent nous en diront plus.
Bien que le droit à la grève soit aussi reconnu à tout travailleur en République Démocratique du Congo, l’opinion souhaite voir les médecins se préoccuper de la situation sanitaire de la population et le gouvernement appliquer les accords conclus avec le banc syndical.
Véron Kongo