Depuis la reprise de la grève des professeurs du secteur public décidée par le Réseau des associations des professeurs d’universités et instituts supérieurs du Congo (RAPUCO), le torchon brûle à l’Enseignement supérieur et universitaire (ESU). D’une part, les chefs d’établissements de la ville de Kinshasa tiennent à la poursuite des cours, tout en sollicitant du pouvoir le soutien nécessaire devant leur permettre de bien exercer leur fonction de courroie de transmission avec les autorités politico-administratives. De l’autre, la Représentation des étudiants du Congo (REC) fustige l’attitude du gouvernement qui, selon elle, tend à sacrifier l’éducation de la jeunesse. Pour ce faire, elle menace de descendre dans la rue en cas de non-respect des engagements par l’Exécutif national.
Au lendemain de la grève des professeurs d’universités et instituts supérieurs du Congo du secteur public décrétée par le RAPUCO (Réseau des associations des professeurs d’universités et instituts supérieurs du Congo), la conférence des chefs d’établissements du secteur a réagi, vendredi 17 février 2023, en décidant de la poursuite des cours.
«La conférence des chefs d’établissements supérieurs et universitaires de la ville de Kinshasa, représentant toutes les conférences de la RDC, constate que le pays est toujours en proie à une guerre injuste qui nous est imposée par le Rwanda sous couvert du M23. Toutefois, nous tenons à rassurer les parents et les étudiants de notre engagement à organiser les activités académiques attendues et nous investir pour accompagner les attentes légitimes des parties prenantes de nos établissements respectifs », a fait savoir le recteur de l’Université de Kinshasa (UNIKIN), le professeur Jean-Marie Kayembe, président de cette structure.
Le 15 novembre 2022, a rappelé le recteur de l’UNIKIN, les responsables des organes d’administration du secteur de l’ESU avaient fait une déclaration à l’Académie des Beaux-Arts (ABA) appelant à une mobilisation générale. Les syndicats et associations su secteur avaient également acquiescé à cet appel en suspendant « patriotiquement » les différents mouvements de grève sur toute l’étendue du territoire national.
«La situation étant encore préoccupante à ce jour, il importe, pour des raisons d’éthique, que nos établissements remplissent, pour le moins, leur part du contrat en souffrance car, les parents de nos étudiants se sont acquittés de leurs obligations », a soutenu le professeur Jean-Marie Kayembe.
Selon le président de la conférence des chefs d’établissements de l’ESU, le ministre de tutelle vient, malgré le contexte difficile de l’heure, de réaffirmer l’engagement du gouvernement et communiquer les prochaines étapes en lien avec chaque revendication. A cet effet, a-t-il souligné, les chefs d’établissements de l’ESU sollicitent des pouvoirs publics le soutien nécessaire devant leur permettre de bien exercer les fonctions de courroie de transmission avec les autorités politico-administratives.
La représentation des étudiants menace
Dans un communiqué parvenu samedi 18 février 2023 à notre Rédaction, les étudiants de la République Démocratique du Congo, réunis au sein d’une structure dénommée REC (Représentation des étudiants du Congo), craignent la paralysie de l’année académique 2022-2023 à la suite de la grève déclenchée par les professeurs. Ils menacent de descendre dans la rue si le gouvernement ne fait rien dans le sens de respecter les engagements pris à Bibwa, localité située dans la commune de la N’Sele, à Kinshasa.
«La REC» fustige l’attitude du gouvernement qui tend à sacrifier l’éducation de la jeunesse alors que celle-ci fait partie de ses droits les plus légitimes garantis par la Constitution. Par conséquent, la REC demande au gouvernement d’honorer ses engagements avant le premier trimestre. Faute de quoi, elle sera en droit de réclamer, par les autres voies, la reprise effective des cours sur toute l’étendue du pays», rapporte le communiqué.
Véron Kongo