Gros enjeux autour du bassin du Congo : Sassou et Tshisekedi se disputent le leadership(*)

C’est la course à l’échalote. Entre Denis Sassou Nguesso du Congo-Brazzaville et Félix Tshisekedi de la RD-Congo, c’est «ôte-toi de là que je m’y mette», «Va voir dehors si j’y suis !». Avec en prime, la poignée de main avec Luiz Inacio Lula da Silva qui effectuera le voyage du Bassin du Congo. Dans une tribune intitulée «Sassou et Tshisekedien leurs arbres et concurrence», publiée sur www.dac-presse.com, Benjamin Bilombot Bitadys décrypte la bataille qui se joue sur les deux rives du fleuve Congo. La forêt du Bassin du Congo est au centre d’une guéguerre diplomatique. La concurrence est au rythme de la forêt équatoriale. L’organisation du sommet des trois bassins forestiers (Bassin du Congo, Bassin de l’Amazonie, Bassin du Bornéo-Mékong) est le nouveau champ de bataille des deux pays qui portent le même nom.

Félix Tshisekedi entend voler la vedette au khalife d’Oyo, Denis Sassou Nguesso, qui a fait du Bassin du Congo, son fonds de commerce. Qui aura la primauté d’organiser le sommet des trois Bassins forestiers ? Félix Tshisekedi ne s’embarrasse pas de «circonlocutions» : le concept «RDC, Pays-Solution» sous-entend son leadership en matière de lutte contre la déforestation et le réchauffement climatique naturel.

Au sommet de Paris pour le nouveau pacte du système financier mondial de juin 2023, Emmanuel Macron n’avait pas pipé un mot du Fonds bleu du Bassin du Congo de Denis Sassou Nguesso et Arlette Soudan Nonault dont l’essentiel de la superficie se trouve en RD Congo. Cela représente : «60 % du bassin du Congo en termes de forêts, 10 % d’eaux douces mondiales, 52 % d’eaux douces au niveau africain… », selon Les Dépêches de Brazzaville du 24 juin 2023.

En novembre 2022, le Brésil, la RD Congo et l’Indonésie ont signé, en marge de la COP-27, la convention-cadre des Nations-Unies sur le climat. C’est tout naturellement que ces pays se sont retrouvés à Belém du 8 au 9 août 2023 (Entrecongolais, 9 août 2023). Denis Sassou Nguesso et Arlette-Soudan Nonault ont pourtant participé au sommet de Belém du 8 au 9 août 2023 mais exclus des négociations. (On ne les a même pas calculés).

Cette alliance trilatérale (Bassin de l’Amazonie, Bassin de Bornéo – Mekong, Bassin du Congo), qui a pour vocation la coopération sur les forêts tropicales et l’action climatique, s’est encore donné rendez-vous le 25 août 2023 à Kinshasa, (et non à Brazzaville) pour raffermir leurs liens et définir des stratégies communes. Au grand dam de Denis Sassou Nguesso qui se voit tailler la croupière par son voisin d’en face Félix Tshisekedi. Kinshasa va damer le pion à Brazzaville en cette période de forte tension entre les deux capitales séparées par le majestueux fleuve.

Denis Sassou Nguesso ne se sent pas pour battu et n’imagine pas courber l’échine devant Tshisekedi qui lui grille la politesse et organisera coûte que coûte son sommet pour la protection des forêts dans le Bassin du Congo en octobre 2023. Y a-t-il overdose de sommets, surtout qu’il n’en découle qu’un chapelet de promesses depuis le sommet de Rio et celui de Kyoto ?

Avec le sommet de la Terre à Rio en 1992, les dirigeants politiques ont initié une politique de «partenariat mondial » de lutte contre le réchauffement de la planète. Le sommet de Kyoto signé en décembre 1997 et entré en vigueur en 2005 avait pour noble ambition de réduire les émissions de six gaz à effet de serre.

Qui alors de Sassou du Congo-Brazzaville et de Félix Tshisekedi de la RD Congo détient le leadership de la lutte contre la déforestation, le réchauffement climatique et la protection de l’environnement dans le Bassin du Congo ? «Zamba oh oh oh zamba zamba» a chanté Shaba Kamba et l’orchestre Bella Bella. () Le titre est de la rédaction
Avec dac-presse.com