La population de Goma vit un véritable calvaire. Au moins huit personnes ont trouvé la mort et trois autres ont été grièvement blessées dans l’explosion d’une grenade, en début de soirée du jeudi 7 avril 2022 au camp Katindo, dans la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu.
C’est dans un «nganda» de la place, communément appelé «Maison mère, chez Werra », que cette explosion a eu lieu.
« Le Gouverneur militaire du Nord-Kivu vient de nous informer d’une explosion dans un bar au camp Katindo à Goma. Le bilan provisoire fait état de 8 morts et 3 blessés. Les services sont déjà déployés pour les premières investigations. Nous y reviendrons avec détails », a écrit Patrick Muyaya, porte-parole du Gouvernement sur son compte twitter, quelques heures après ce drame.
Sans donner plus de détails sur ce drame, le Gouvernement a indiqué que les services sont déjà déployés pour les premières investigations.
Il a, dès lors, appelé la population au calme et à ne pas céder à la panique : « La population est invitée au calme en attendant le rapport qui nous permettra de mieux comprendre les circonstances de ce drame ».
Selon un membre de l’AEROE/Goma, cité par okapinews.net, le fait s’est passé dans un bistrot situé dans un camp militaire au quartier Katoyi. À lui de préciser que l’engin explosif aurait été mal utilisé par un élément des Forces armées congolaises, avant d’en perdre le contrôle.
Malgré l’état de siège en place dans la province du Nord-Kivu depuis mai dernier, on constate un regain d’insécurité dans la ville de Goma.
Réunis par des mouvements citoyens comme le mouvement Lucha, des groupes de jeunes et des membres de la Société civile congolais manifestent généralement leur inquiétude de façon pacifique par des marches et des sit-in.
Alors que certains acteurs politiques continuent de demander la fin des mesures décrétées au Nord-Kivu et en Ituri, Goma est encore loin de retrouver la paix. L’explosion de cette journée vient encore alimenter la psychose, plongeant la ville dans la terreur.
Depuis le début de 2019, une série de meurtres, de vols qualifiés avec violence et d’enlèvements frappe les quartiers périphériques de Goma. L’aggravation rapide de cette criminalité violente a alarmé les habitants de la ville et les a poussés à réclamer une réponse plus efficace au gouvernement local et aux services de sécurité.
Hugo Tamusa