L’Office national d’identification de la population (ONIP) est déterminé à doter la République Démocratique du Congo d’une carte d’identité nationale avant les élections générales de décembre 2023. Pour le directeur général de l’ONIP, Richard Ilunga, il y va de la fierté nationale.
Compte tenu de la représentativité de l’Eglise catholique à l’échelle nationale, l’ONIP est allé solliciter l’implication de la CENCO (Conférence épiscopale nationale du Congo) pour l’accompagner dans le grand chantier d’identification de la population.
A cet effet, le directeur général de l’ONIP s’est longuement entretenu, mercredi au Centre interdiocésain de Kinshasa, avec le secrétaire général de la CENCO, Mgr Donatien Nshole. L’entretien entre ces deux personnalités avait pour objectif principal «de faire le point de l’état de l’avancement du processus d’identification de la population congolaise».
D’après Richard Ilunga, «l’ONIP a besoin du soutien de l’Église catholique tout entière dans cette opération», a-t-il expliqué. Et de poursuivre : «(…) Nous avons besoin du soutien de l’Église catholique tout entière dans cette opération, connaissant le quadrillage de la République par rapport à cette église. Nous voulons atteindre toutes les souches. Nous connaissons la puissance de l’Église en termes d’écoles dans notre pays et nous sommes venus solliciter l’implication de l’Église dans cette opération combien salvatrice pour notre pays, car même Dieu n’aime pas les brebis égarées. Nous avons un pays où cent millions (100.000.000) de personnes ne sont connues de personne donc sans identité».
Pour sa part, Mgr Donatien Nshole a exprimé un vif intérêt à la mission de l’ONIP. Il a souhaité que, dans cette entreprise, l’Etat ne recule pas devant ses responsabilités car nous vivons aujourd’hui sans connaître le nombre de la population, chacun ayant ses chiffres.
Aussi, a-t-il promis tout le soutien de la Cenco à l’ONIP, estimant que le travail d’identification de la population permettra aux citoyens congolais de retrouver la fierté de l’identité nationale.
«C’est ridicule d’être incapable de dire devant un interlocuteur étranger combien nous sommes avec précision», a fait observer Mgr Nshole.
Pour Richard Ilunga, l’État congolais devrait débourser environ 350 millions de dollars américains pour réaliser ce travail et mettre à la disposition de l’Etat un fichier général qui aura pour avantages de doter le citoyen congolais d’une carte d’identité sécurisée.
A l’heure où les organisations régionales amplifient la volonté de l’ouverture des frontières pour élargir les marchés et faciliter les échanges de biens et de personnes afin de lutter contre les trafics illicites d’enfants, le terrorisme, l’usurpation de l’identité ou encore l’immigration clandestine, l’identification de la population doit être considérée comme une urgence nationale.
Tighana M.