Coup pour coup (c’est le cas de le dire), le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), ancienne formation-phare du Front commun pour le Congo (FCC), vient d’enregistrer deux défections de taille. Evariste Boshab d’abord. Eminent professeur de droit et ancien président de l’Assemblée nationale, il avait été un défenseur parmi les plus acharnés d’un troisième mandat de Joseph Kabila. Ses thèses avaient même fait l’objet d’un ouvrage dédié, truffé d’un formalisme juridique à toute épreuve. C’était Kabila ou la mort !
Célestin Tunda ya Ka-sende ensuite. Secrétaire permanent adjoint du PPRD, ancien ministre de la Justice au Gouvernement de la coalition FCC-CACH, il en avait été chassé dans des conditions des plus humiliantes, après avoir été débranché du Conseil des ministres en visioconférence.
L’un et l’autre rejoignent sur la pointe des pieds l’Union sacrée où les avaient précédés à la stupéfaction générale les Christophe Mboso, Lambert Mende, Willy Bako-nga et Kin-Kiey Mulumba (Kabila Désir), sans mentionner quelques menus fretins à la recherche de la survie. L’on s’attend dès lors qu’ils fournissent la preuve de leur indéfectible attachement à Fatshi Béton, exercice qui passe invariablement par le dénigrement médiatisé de leur ancien mentor et protecteur, ainsi que la démonstration d’un talent à articuler les notes de la dernière version du Djalelo. C’est qu’en RDC, cracher dans la main de celui qui vous a nourri et enrichi n’ôte le sommeil à personne.
Les nouveaux «camarades» de l’Union sacrée n’en sont qu’au début d’un parcours du combattant à l’issue incertaine. Ils sont conscients que l’accueil ne se fera pas avec tambours et trompettes. Les invectives d’hier sont encore fraîches dans les mémoires. Entre se faire accepter des tshisekedistes purs et durs et grappiller un poste au gouvernement ou les entreprises publiques relève d’une gageure que leurs prédécesseurs dans la démarche désespèrent de relever un jour.
Les nouveaux militants Union sacrée «pur jus» ont certainement des arguments à faire valoir, et qui justifieraient leur revirement surréaliste. Dont celui de la protection contre une éventuelle saisie d’immenses patrimoines immobiliers.
Mais une chose est sûre : tous ont à l’esprit que lorsque des rats sautent d’un navire en perdition, beaucoup se noient. Une infime partie seulement parvient à gagner le rivage. Où ils risquent d’être la proie de rapaces.
Econews