Indifférence à Kinshasa

« Perdre un être cher, c’est perdre un morceau de sa vie, une pièce d’un puzzle que l’on ne pourra finir et qui restera à jamais inachevé au plus profond du cœur ».

La République Démocratique du Congo perd ses filles et fils à la grande indifférence des autorités. Des morts à Matadi Kibala, Lubudi, Beni, Ituri, etc. Des morts presque réguliers et on semble s’accommoder de cette situation.

Pendant qu’on déplore encore la disparition des Congolais à Lubudi (province du Haut-Katanga) survenue en fin de semaine dans un accident ferroviaire, à Beni, dans la province du Nord-Kivu, au moins 27 personnes ont été tuées à la machette, samedi 13 mars 2022, un massacre attribué au groupe armé d’origine ougandaise des Forces démocratiques alliés (ADF).

L’attaque rebelle a visé Mambumembume, un village situé à 12 km au nord-est de la localité de Mamove à la limite entre les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. Par la même occasion, plusieurs autres personnes sont enlevées par les assaillants et une dizaine de maisons incendiées. Certaines victimes «ont été tuées dans leurs maisons et d’autres dans leurs champs», a-t-on appris.

Difficile à comprendre l’indifférence des autorités de Kinshasa face à ces tueries en série dans l’Est de la République Démocratique du Congo. On se vante d’organiser des funérailles « dignes » pour les victimes, mais nullement on ne parle d’un deuil national en leur mémoire.

Que vaut finalement la vie d’un Congolais ? Combien de morts faudra-t-il pour que les autorités songent à décréter un deuil national ou faire observer une minute de silence à leur attention ? Difficile à répondre à toutes ces questions.

Pourtant, la vie humaine est sacrée et on ne peut ôter la vie des Congolais comme cela est le cas ces derniers temps, avec des tueries en masse par des groupes armés qui écument l’Est de la RDC et qui continuent à endeuiller des familles censées être protégées par les gouvernants.

En RDC, on a l’impression de banaliser la mort. L’indifférence des dirigeants pousse à croire que celle-ci peut surprendre à tout moment et de n’importe quelle manière, même cruelle, c’est-à-dire par des armes à feu ou des armes blanches et qu’il faut «laisser les morts enterrer leurs morts ».

Il ne suffit pas d’organiser des funérailles «dignes», il faut aussi faire preuve de la compassion envers les familles éplorées.

Econews