Pas de répit au ministère de l’Intégration régionale. Après avoir conféré avec une délégation de la Ceeac (Communauté économique des Etats de l’Afrique Centrale) autour de grandes questions de la sous-région, le ministre d’Etat en charge de l’Intégration régionale, Antipas Mbusa Nyamwisi, a échangé mardi avec l’ambassadeur de Suède en République Démocratique du Congo (RDC). Face à l’impératif d’intégration régionale et la crise humanitaire née de la guerre d’agression dans l’Est de la RDC, le diplomate suédois a rassuré le ministre d’Etat Mbusa Nyamwisi de l’accompagnement de son pays.
La Suède est disposée à aider la République Démocratique du Congo à bâtir les bases d’une intégration régionale réussie, tout en contenant la crise humanitaire créée par la guerre d’agression lui imposée par le Rwanda via ses supplétifs du M23. Ce sont les assurances que l’ambassadeur de Suède en RDC, Henric Rasbrant, a donné mardi au ministre d’Etat en charge de l’Intégration régionale, Antipas Mbusa Nyamwisi, qui le recevait dans son cabinet de travail de la Gombe.
Avec près d’un million de déplacés, le diplomate suédois a exprimé toutes ses inquiétudes au vu de la dégradation de la situation humanitaire.
Se félicitant de cette main tendue de Stockholm, le ministre d’Etat Mbusa Nyamwisi s’est dit réconforté par l’intérêt porté par la Suède à la crise injuste qui sévit dans l’Est de la RDC.
Nommé au ministère de l’Intégration régionale, Mbusa Nyamwisi est bien conscient de sa mission. Aussi, a-t-il rappelé à l’ambassadeur suédois qu’il « remuerait ciel et terre, s’il le faut, pour ramener la paix et la sécurité des personnes et de leurs biens dans les régions en proie aux menées subversives des groupes armés ».
Une option que soutient le diplomate suédois qui a, par la même occasion, appelé le ministre d’Etat Mbusa à user de toute son influence dans la sous-région pour ramener tous les groupes armés locaux de la région dans la voie du désarmement, de la démobilisation et de la réinsertion sociale.
À ce propos, le ministre d’État Mbusa a indiqué que la question du Processus de Désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation a été au centre d’un entretien qu’il a eu avec le Premier ministre, Jean-Michel Sama.
Si toutes les options sont sur la table une paix durable dans l’Est de la RDC, notamment le ministre d’État en charge de l’Intégration régionale a néanmoins manifesté toute sa disponibilité à un dialogue dans le cadre des organisations régionales, dont la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC, en anglais) et la CIRGL.
Preuve que Kinshasa ne s’est jamais détourné de l’option diplomatique, le ministre Mbusa Nyamwisi a annoncé la tenue, en mai prochain à Bujumbura (Burundi), d’un sommet des Chefs d’État et de Gouvernement dans le cadre du Mécanisme de suivi de l’Accord d’Addis-Abeba.
On se rappelle que, début février, à l’occasion du 20ème Sommet extraordinaire de l’EAC, les Chefs d’État de sept pays membres de l’EAC avaient fait une évaluation de la feuille de route du mini-sommet de Luanda qui recommandait le retrait effectif et définitif des rebelles du M23 et leurs alliés de RDF des zones occupées du Nord-Kivu, au plus tard le 15 janvier 2023. Le Sommet extraordinaire de Bujumbura avait recommandé un cessez-le-feu immédiat, qui malheureusement, n’a jamais été respecté.
En effet, la Suède est un partenaire de longue date de la RDC. En 1960, au lendemain de l’indépendance de la RDC, des casques bleus suédois étaient déployés, notamment au Katanga entré en sécession sous la conduite de Moïse Kapend Tshombe. Le 18 septembre 1961, le secrétaire général de l’ONU, de nationalité suédoise, Dag Hammarskjold, déterminé à obtenir un cessez-le-feu entre troupes onusiennes et sécessionnistes katangais, a trouvé la mort dans un crash à Ndola (Zambie).
L’ambassadeur Rasbrant est le premier diplomate à rencontrer Mbusa Nyamwisi depuis sa nomination au ministère de l’Intégration régionale.
Econews