Jamais un dialogue avec le M23 : Tshisekedi déboute Lourenço et Sassou N’Guesso, «La RDC ne se soumettra jamais aux pressions d’acteurs extérieurs…»

Lors de la rencontre samedi avec le corps diplomatique au Palais de la Nation, le Président Félix Tshisekedi a réitéré la position ferme de la RDC face aux terroristes du M23 et au Rwanda, leur parrain. Refusant toute pression extérieure, il a exclu catégoriquement tout dialogue avec ce groupe terroriste, rappelant que cette ligne rouge est intransgressible. Une déclaration qui semble défier les appels au dialogue, lancés le 12 janvier 2025, par ses homologues de Brazzaville et Luanda. Cette position tranchée pose également la question de l’isolement de Kinshasa dans la région des Grands Lacs. Jusqu’où ira donc Félix Tshisekedi ? Nul ne le sait.

Le Président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshi-sekedi, a réaffirmé avec force sa position intransigeante face au groupe armé M23 et à son soutien présumé, le Rwanda. Lors de la traditionnelle cérémonie d’échanges de vœux avec le corps diplomatique samedi dernier au Palais de la Nation, le Chef de l’État a déclaré sans ambiguïté que la RDC ne cédera jamais aux pressions extérieures visant à imposer un dialogue avec des groupes qualifiés de terroristes.

BRAZZAVILLE ET LUANDA SONT PREVENUS
«La République démocratique du Congo ne se soumettra jamais aux pressions d’acteurs extérieurs tentant d’imposer des conditions contraires à nos intérêts et à notre souveraineté », a martelé le Président Tshisekedi. Par ces mots, il a adressé une réponse directe aux appels de ses homologues de la région, notamment Denis Sassou N’Guesso du Congo-Brazzaville et João Lourenço d’Angola, qui, lors de leur dernière rencontre à Brazzaville, avaient exhorté à renforcer les initiatives de dialogue et de médiation.
Dans le communiqué final sanctionnant leurs échanges du 12 janvier 2025, il a été rapporté ce qui suit : «Son Excellence Monsieur João Manuel Gonçalves Lourenço a édifié le Président Denis Sassou N’Guesso sur l’évolution de sa médiation et les initiatives à venir. Il a renouvelé son engagement à poursuivre sa mission dans le cadre du mandat de l’Union Africaine ».
Exprimant «leur profonde préoccupation face à la poursuite des combats dans l’Est de la RDC, malgré le cessez-le-feu signé le 4 août 2024 et la dynamique des rencontres entre les délégations de la RDC et du Rwanda», «les deux Chefs d’Etat ont exhorté les parties à maintenir et renforcer les initiatives favorables au dialogue et de faciliter et soutenir les efforts de la médiation».
Ce qui, apparemment, ne cadre pas avec la position ferme de Kinshasa.
Pour le Président Tshisekedi, cette approche est inacceptable. Devant les diplomates en poste à Kinshasa, il a réaffirmé avec insistance : «Le dialogue avec un groupe terroriste comme le M23 est une ligne rouge que nous ne franchirons jamais. Toute tentative de normaliser ou de légitimer ces criminels constitue une insulte à la mémoire des victimes et un affront aux principes fondamentaux du droit international ».

ISOLEMENT OU AFFIRMATION DE SOUVERAINETE ?
Cette posture tranchée semble marquer une rupture avec certains leaders de la région des Grands Lacs. En rejetant les appels à la médiation portés par Brazzaville et Luanda, Tshisekedi pourrait apparaître comme isolé sur la scène régionale. Cependant, pour Kinshasa, cette ligne dure traduit une volonté d’affirmer sa souveraineté et de défendre les intérêts fondamentaux du pays face à ce que le gouvernement considère comme une agression par procuration.

La RDC fait face à une situation critique dans l’Est du pays, où les violences liées au M23 continuent de causer des pertes humaines et des déplacements massifs de population. Le gouvernement congolais accuse le Rwanda de soutenir activement ce groupe armé, une accusation que Kigali dément régulièrement. Dans ce contexte, toute tentative de dialogue avec le M23 est perçue comme une trahison envers les victimes des exactions commises par le groupe.

En adoptant une posture ferme, le Président Tshisekedi envoie un message clair à la communauté internationale : la RDC est prête à défendre son intégrité territoriale et sa souveraineté, quelles que soient les pressions extérieures. Reste à savoir si cette stratégie portera ses fruits ou si elle isolera davantage Kinshasa dans une région où les alliances sont aussi volatiles que complexes.

Econews

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Verified by MonsterInsights