On les a vus récemment partager de somptueuses agapes avec le chef de l’Etat dans une prestigieuse salle de la Cité de l’Union africaine. Quelques semaines plus tard, ils étaient affichés devant les médias nationaux au cours du traditionnel briefing de presse face au ministre de la Communication flanqué à titre exceptionnel du Directeur général de l’Autorité de régulation de la sous-traitance (ARSP).
Côte à côte, Patrick Muyaya et Miguel Katemb ont bataillé fort pour expliquer à l’opinion nationale (et faire gober) la quintessence de la notion-même de la sous-traitance.
Eux, ce sont les «Jeunes millionnaires», qu’on penserait à tort qu’ils sont issus d’une génération spontanée. Ils n’ont pas eu certes besoin de justifier de l’origine de leur fortune, tout comme les preuves de la capitalisation de leurs entreprises respectives n’a pas fait l’objet d’un examen minutieux.
La voie royale qu’ils ont le bonheur d’emprunter et connue des seuls initiés : le fameux «branchement» rendu célèbre par les étudiants des instituts supérieurs et universités. En clair, il s’agit de faire montre d’une forme avancée d’entregent. En clair, il suffit d’être issu d’une bonne famille, et justifier d’une bonne dose d’entregent.
L’exercice de redevabilité, selon le narratif devenu fameux de Patrick Muyaya a failli tourner au dialogue de sourds quand est arrivée la séance des questions et réponses.
Tant il est vrai que la notion selon laquelle il faut placer l’homme qu’il faut à la place qu’il faut n’est pas toujours le dernier des soucis des détenteurs du pouvoir de nommer des gestionnaires au plus haut niveau des entreprises publiques.
Tout bien considéré cependant, l’émergence d’une classe moyenne constituée de «jeunes millionnaires » spécialisés dans la sous-traitance marque l’apparition d’une nouvelle forme d’expertises diversifiées à la condition que la société de consommation congolaise lui apporte son appui; mais surtout que le choix des prestataires ne soit pas dicté par des accointances tribalo-ethniques.
Les «jeunes millionnaires », tels qu’ils sont présentés, feront de même œuvre utile en se débarrassant de leur vêture, engoncés tels qu’ils aiment à s’afficher dans des costumes trois-pièces de rigueur. Une image qui renverrait alors à la zaïrianisation il y a 50 ans, dans la lignée de leurs vénérables ascendants.
Ainsi, des 3500 entreprises de sous-traitance à la création de l’ARSP, la structure en revendique à ce jour près de 15.000, selon le Directeur général Katemb Kashal à qui de bonnes âmes souhaitent assurément bon vent.
Econews