Journée internationale de lutte contre l’impunité des crimes commis contre les journalistes : Patrick Muyaya insiste sur la salubrité médiatique

L’assassinat près de Kidal (Mali) le 2 novembre 2013 de la journaliste Gislaine Dupont et du technicien Claude Verlon, tous deux de RFI, par les terroristes d’AQMI affilié à El Qaida, a été l’occasion pour les Nations-Unies d’instaurer une ‘‘Journée internationale de lutte contre l’impunité des crimes commis contre les journalistes’’. Elle est célébrée le jour anniversaire de ce crime qui avait alors ému le monde entier, et dont l’enquête n’a pas encore donné ses conclusions. Régulièrement commémorée en République Démocratique du Congo, cette journée a connu ce 2 novembre la publication du Rapport de l’Association Journaliste en Danger (JED) intitulé «Nouvelle loi sur la presse, nouveaux abus contre les journalistes», en présence du ministre de la Communication et Médias et porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya. 

Devant le Rapporteur adjoint du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la Communication (CSAC) et de nombreux professionnels des médias réunis dans la salle St Pierre Claver à Kinshasa, JED a rendu public son dernier rapport intitulé ‘’ Nouvelle loi sur la presse, nouveaux abus contre les journalistes’’.

Dans la même veine, JED a présenté les divers cas d’atteintes à la liberté de presse et d’expression à l’encontre des journalistes en 2024. Cependant, et en dépit du nombre élevé de violations enregistrées, l’Association a noté des avancées pour la RDC en comparaison aux années antérieures.

Prenant la parole, le ministre Muyaya a d’emblée appelé à la responsabilité des journalistes dans le traitement de l’information, tout en reconnaissant les défis posés par le contexte sécuritaire actuel, encourageant par ce fait les journalistes à la pratique d’autocensure.

«Il y a malheureusement dans notre contexte, des journalistes qui ne le sont pas, mais qui bénéficient de la couverture du métier et qui s’adonnent à la désinformation, à la diffamation et c’est connu de vous», a-t-il interpellé l’assistance.

Aux journalistes ayant un backgound avéré dans la profession, Patrick Muyaya leur a fait savoir qu’il y a des cas qui nécessitent une réaction, réaction différée en l’absence de structures appropriées. «Heureusement», a-t-il poursuivi, «nous avons un nouveau président de l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC, NDLR) qui devrait, dès que ces organes seront pleinement établis, nous aider à mettre de l’ordre dans la corporation; mais toutes ces personnes-là, qu’est-ce qu’on en fait ? Nous savons tous qu’ils dérapent».

Pour aboutir à un environnement médiatique salubre, le ministre de la Communication et Médias appelle toutes les structures concernées par la question de la liberté de la presse et d’expression à se coaliser afin de bannir l’impunité qui gangrène le milieu de la presse congolaise.

S’agissant de la diffusion des informations se rapportant à la guerre ou à la sécurité nationale, le ministre Muyaya affirme se joindre à la position du CSAC qui, à travers une directive, a demandé aux médias et journalistes de ne pas rapporter la situation dans l’Est du pays, sans se référer aux autorités publiques ou militaires compétentes, au risque de tomber dans le piège de la diffamation et de dérouter les consommateurs de leurs contenus.

CONTENTIEUX AVEC TF 1

C’est d’ailleurs à propos de ces dérives que le gouvernement est dans un contentieux avec la télévision française TF1, a annoncé Patrick Muyaya, pour avoir donné la parole aux terroristes, sans recueillir l’avis du gouvernement, ni celui des services qui ont pourtant concouru à la protection des journalistes quand ils étaient dans la réalisation de leur reportage. Le gouvernement devrait prochainement saisir le CSAC à ce sujet.

Selon Patrick Muyaya, «c’est peut-être parce que sur les questions militaires qui engagent les troupes, qui engagent des moyens, qui engagent  le pays lui-même, on en parle avec légèreté, voire avec un certain amateurisme». Il a conclu par une interrogation : « Pourquoi ne voulez-vous pas que le CSAC rappelle aux journalistes ce qui devrait constituer le point minimum du travail. A savoir : croiser les sources et faire parler tout le monde ».

Avec le Service de Communication du Ministère de la Communication et Médias

 

 

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