Plus de trois semaines après la nomination de Judith Suminwa Tuluka au poste de Première ministre, la formation du gouvernement se fait toujours attendre. A pas feutrés, la Première ministre tisse sa toile, cochant les cases nécessaires pour des ministres qu’elle veut empreints de preuves évidentes de «probité et de compétence». Après les échanges avec les principales forces politiques de la Majorité parlementaire, Mme Judith Suminwa s’est livrée à l’écoute des mouvements associatifs. Quant à la formation du Gouvernement, «pas avant le déplacement à Paris », fin avril, du Président de la République, révèle RFI, citant une source interne de la Présidence de la République.
Après les forces politiques, la Premier ministre Judith Suminwa Tuluka est à l’écoute depuis samedi des forces sociales. Les associations féminines étaient les premières à ouvrir le bal, samedi 20 avril. D’autres ont répondu, lundi et mardi à l’Immeuble du Gouvernement, à l’invitation de la Première ministre.
Les consultations ne sont donc pas un exercice de routine, contrairement à une certaine opinion qui tente de dérouter la cheffe du Gouvernement du schéma qu’elle s’est tracée. «Mme la Première ministre veut avoir les avis de toutes les forces sociales, bien au-delà de seuls acteurs politiques. Elle est bien consciente de la lourdeur de sa tâche qu’elle ne néglige aucun détail», a fait part à Econews sous le sceau de l’anonymat un membre de son pré-carré.
Quoi qu’il en soit, dans les consultations que la Première ministre a engagées depuis plus d’une semaine, c’est déjà la dernière ligne droite. La première mouture du Gouvernement Suminwa à soumettre à l’approbation du Président de la République ne devrait donc plus tarder.
La méthode Suminwa
La Première ministre Judith Suminwa a choisi de travailler dans la discrétion, ne révélant ses consultations qu’au Chef de l’Etat. Cependant, il est déjà clair que son gouvernement prendra en compte la «représentativité nationale» en tenant compte des forces politiques présentes à l’Assemblée nationale. Il se murmure même que des figures modérées de l’opposition pourraient rejoindre le gouvernement.
Dans les couloirs de l’Immeuble du Gouvernement, où la Première ministre a installé ses bureaux, des tendances se dessinent déjà pour le prochain gouvernement. L’UDPS, le parti présidentiel, devrait obtenir un nombre important de postes ministériels. De son côté, l’ancien Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge devrait également obtenir une part importante des responsabilités en tant que leader de la deuxième force politique de la majorité parlementaire.
Des personnalités telles que Vital Kamerhe, Tony Kanku, Modeste Bahati et Jean-Pierre Bemba pourraient également obtenir des postes ministériels. Cependant, rien n’est encore acté à ce stade.
La Première ministre a récemment échangé avec différentes forces sociales, incluant les professionnels des médias, les artistes-musiciens et comédiens, ainsi que les associations patronales. Ces consultations montrent que le gouvernement de Judith Suminwa souhaite être représentatif de la diversité de la société congolaise.
«Au final, c’est le chef de l’État qui tranchera », rapportait RFI, citant un habitué du Palais présidentiel. «C’est pour cela que trois candidats sont proposés pour chaque poste», renchérissait cette source. Difficile d’avoir une échéance : «Semaine prochaine», laisse entendre un optimiste, «pas avant le déplacement à Paris», fin avril, du Président de la République, contredisait une autre source, contactée par RFI.
Les six engagements du Chef de l’Etat
Dans tous les cas, le prochain Gouvernement Suminwa prendra en compte les six engagements du chef de l’Etat, a rappelé, samedi dernier, aux associations féminines la Première ministre.
«Le nouveau gouvernement doit prendre en compte les six engagements du chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi, notamment celui d’avoir un gouvernement d’équilibre géopolitique Homme-Femme, avec de l’expérience, de l’expertise et de probité morale», avait déclaré Mme Judith Suminwa Tuluka.
«Les six engagements sont : créer plus d’emplois, protéger le pouvoir d’achat; l’engagement d’assurer avec plus d’efficacité la sécurité pour tous, d’intensifier la diversification de l’économie congolaise, de garantir plus d’accès aux services de base et de renforcer l’efficacité des services publics», avait-elle ajouté.
Faustin K.