Jusques à quand… ?

Kisangani. Création d'un cimetière par le CICR pour les civils morts pendant les combats du mois de juin qui ont opposé ougandais et rwandais.

Dans l’ombre des grandes puissances et des discours humanitaires, un peuple souffre en silence. Le peuple congolais, martyrisé depuis des décennies, se retrouve au cœur d’une tragédie humaine que la communauté internationale semble avoir choisi d’ignorer. Dans l’Est de la République Démocratique du Congo, des atrocités se commettent, orchestrées par un régime rwandais qui aggrave les souffrances d’une population déjà éprouvée.

Jusques à quand le monde, qui se dit civilisé, choisira-t-il de tourner le dos aux cris de désespoir de ce peuple ? Les Nations Unies, censées être les gardiennes de la paix et de la justice, préfèrent-elles fermer les yeux ? Le silence complice qui règne autour des massacres, des viols et des exactions est un affront à l’humanité. Cette indifférence révèle une hypocrisie inacceptable : il est plus aisé de condamner verbalement des actes de violence que d’agir concrètement pour y mettre un terme.

Le 2 août, le GENOCOST a été un moment de rassemblement et de résistance pour les Congolais. En exprimant leur douleur et leur colère, ils ont réclamé justice et reconnaissance. Leurs voix, unies dans un cri de révolte, ont défié le silence assourdissant des instances internationales : « Plus jamais ça ! » Ce slogan, porteur d’espoir et de détermination, est à la fois un appel et un avertissement. Le monde ne saurait plus se permettre de rester inactif alors que des êtres humains vivent dans l’horreur.

Nous assistons à une tragédie qui dépasse les frontières, un affront à la dignité humaine. Les Congolais refoulés à l’état de victimes, relégués au rang de chiffres dans les rapports des organisations internationales, méritent notre attention et notre solidarité. Il est grand temps que le monde entier s’éveille à la réalité des souffrances congolaises, que les États prennent des mesures concrètes et que les voix des opprimés soient enfin entendues.

La paix ne pourra être instaurée qu’à condition que justice soit rendue. Les acteurs internationaux, qu’ils soient politiques, économiques ou humanitaires, ont le devoir de mettre un terme à cette indifférence insupportable. Refuser d’agir face à la souffrance humaine, c’est faire le choix de l’inaction, de l’oubli, et finalement de la complicité.

Que l’indifférence ne soit pas notre héritage. Que la mémoire des victimes nous pousse à endosser notre responsabilité collective. Les Congolais méritent une attention constante et un soutien inconditionnel. Il est temps de passer de la parole aux actes, de l’indifférence à l’engagement. Le peuple congolais a besoin de justice, de paix, et surtout, de dignité. Le monde, en se réveillant, pourrait enfin contribuer à transformer ce cri de désespoir en un chant d’espoir.

Econews