Kampala et Kigali : tous agresseurs !

Yoweri Museveni et Paul Kagame

Une fois de plus, Kinshasa a été berné par ses voisins de l’Est, les mêmes qui lui apportent malheur et désolation depuis des années. En arrivant au pouvoir en 2019, le Président Félix Tshisekedi a cru tourner une page sombre en tendant la main aussi bien à Kampala de Yoweri Museveni qu’à Kigali de Paul Kagame. «Chassez le naturel, il revient au galop », renseigne cependant une vieille sagesse. En tout cas, c’est la malheureuse expérience que vit actuellement le Président Félix Tshisekedi. La résurgence du M23, œuvre irréfutable de Paul Kagame, jette un froid entre Kinshasa et Kigali. Bien plus, la chute de la cité de Bunagana, qui ne pouvait être possible, selon les experts, que grâce à une nette complicité de Kampala, prouve à suffisance que ces deux capitales de l’Est ne jouent pas franc jeu. A tout prendre, Kigali et Kampala sont agresseurs. Et il faudrait les traiter comme tel.
Entre Kampala et Kigali, il n’y a pas d’un côté des amis et de l’autre l’agresseur. Ces deux capitales sont des alliés qui taisent leurs divergences chaque fois qu’il le faut face à la République démocratique du Congo. La prise de Bunagana a apporté la preuve de l’existence d’une synergie entre les deux capitales dans la chute de cette cité douanière à la frontière avec l’Ouganda.
La branche de l’armée rwandaise baptisée M23, pour les besoins de l’agression, ne pouvait pas militairement prendre Bunagana sans une assistance de l’armée ougandaise. Ils ont contourné l’armée congolaise, justement au point tenu par des Ougandais, a expliqué un expert occidental, carte d’état major en main. Les militaires congolais ont été pris en sandwich par deux armées régulières dotées en armement sophistiquées qui fait défaut à la RDC du fait d’un embargo imposé au pays par la communauté internationale.
Kampala et Kigali le savent pertinemment bien. Ils savent où frapper et comment frapper. Cet handicap de la RDC est aggravé par des infiltrations successives qui font que toutes les stratégies décidées à Kinshasa ou à Goma sont connues de Kampala et Kigali. Lorsque l’armée ougandaise se comporte en ami à Beni, cette même armée est en alliance avec l’ennemi à Bunagana.
Les tweets du fils Museveni ont démontré que les Congolais sont soit naïfs soit carrément maudits. Comment peut-on croire, un seul instant, diviser ces deux pays frères qui partagent un même agenda concernant la RDC?
Si les dirigeants, à commencer par le Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, sont obligés de jouer à la diplomatie, le peuple n’est pas dupes. Il désigne les agresseurs sans la moindre crainte. Rwandais et Ougandais sont formatés dès le bas âge contre les Congolais. On peut tout donner, ils trouveront toujours des raisons pour agresser et piller. Tshisekedi a tout donné à Kagame. La suite tout le monde la connaît, il y a eu cette agression inattendue.

Les exclure de la force régionale
Il va de soi que pour la mise en place de la force régionale de l’EAC devant se déployer en Ituri, au Nord-Kivu et au Sud-Kivu, les pays agresseurs et pyromanes, ne peuvent se présenter en sapeurs-pompiers. Le gouvernement doit s’opposer à la présence de ces deux pays au sein de cette force. Il ne faut pas leur offrir la possibilité de noyauter cette initiative qui n’est pas encore acceptée par des Congolais.
Étant donné que l’Ouganda est officiellement dans le pays, et que le Rwanda s’impose à occuper des pans entiers du territoire congolais, leur présence dans une force régionale serait la plus grosse insulte aux dirigeants congolais et au peuple.

Econews