Kinshasa atteint par la variole de singe ou «Monkeypox» : les autorités sanitaires appellent au calme

A l’hôpital général de référence de Kinshasa (ex-Mama Yemo), un cas de la variole de singe, appelée «monkeypox», a été détecté. Mais, ce n’est pas une raison, rapportent les autorités sanitaires, de s’alarmer. La situation est sous contrôle, rassurent-elles.
Un cas de la variole de singe a été détecté à l’hôpital général de référence de Kinshasa (ex-Mama Yemo). A Kinshasa, l’on cherche à éviter toute psychose, rassurant que tout est mis en place pour circonscrire cette épidémie.
Le seul cas confirmé de «monkeypox» dans la ville de Kinshasa et tous les autres cas suspects de ce virus, ont été mis en quarantaine et pris en charge par l’équipe de riposte de l’hôpital Général de Référence de Kinshasa (ex. Mama Yemo). Ce seul cas a été confirmé par l’Institution National de Recherches Biomédicales (INRB) après test, le mardi 22 août 2023.
A ce jour, le seul cas confirmé de monkeypox est une dame d’une trentaine révolue, venant de la Province du Maï-Ndombe dans l’espace grand Bandundu, apprend-on des autorités sanitaires de la ville. C’est elle, dit-on, qui a fait bouger la capitale, alimentant les rumeurs dans tous les sens. Cette patiente dont la figure présente déjà les symptômes, notamment les boutons sous forme de gale, est isolée et prise en charge par l’équipe médicale de l’hôpital général de référence de Kinshasa. Cinq autres cas suspects sont les personnes qui ont été en contact direct avec cette patiente. Ils sont aussi mis en quarantaine dans un autre espace aménagé sous une tante où ils sont pris en charge par l’équipe de la riposte.
En tout, deux tentes sont érigées au sein de cette formation médicale en vue de prendre en charge tous ces cas. L’une est pour les cas confirmés et l’autre pour des cas suspects. Contrairement aux fausses rumeurs qui circulent, aucun pavillon de cet hôpital n’a été mis en quarantaine.
Prenant en charge les personnes suspectes et la seule malade de la variole du singe, Dr Chris Kasita explique en des termes clairs, ce qu’il faut attendre par monkeypox.
«Le monkeypox ou la variole du singe, est une maladie zoonotique, qui veut dire, une maladie d’origine animale, qui peut commencer par une apparition brutale des fièvres. Et en dehors des fièvres, il y a une éruption cutanée, c’est-à-dire, il y a une personne qui se retrouve avec des boutons tout au long du corps de même grandeur et de même taille et très souvent localisés au niveau de la face, du dos, sur les pommes de mains et sur les plantes de pieds particulièrement», note-t-il.
La transmission chez l’humain du virus MPXV, responsable de la variole du singe, se fait soit par contact direct avec des animaux infectés, soit par contact avec les lésions cutanées ou les fluides biologiques, soit de façon indirecte via des matériaux contaminés
Expert et chargé des opérations de la lutte contre de monkeypox en RDC, Dr Chris Kasita Osako tente de calmer la tempête : «Ce n’est pas une maladie étrange, la maladie a toujours existé, il faut dédramatiser cette maladie. La contamination se fait par deux moyens : il y a une contamination homme-animal, soit les chasseurs vont ramasser des animaux morts qui ont déjà des boutons, et les ramènent à la maison et la contamination se fait par la manipulation de l’animal sans protection. En dehors de cette personne qui est entrée en contact direct avec l’animal, la deuxième façon de se faire contaminer, c’est la contamination interhumaine, d’homme à homme. Ce n’est pas une Maladie nouvelle pour que la population s’alarme, mais, nous appelons cette population d’être calme, et d’observer certaines mesures lorsqu’on est en public»
La maladie n’est pas inconnue surtout pour les personnes un peu plus âgées. Musasa Tshibangu, la cinquantaine révolue et habitant de Kinshasa n’est pas surpris par les symptômes de cette maladie. Il appelle même les autres kinois à ne pas céder à la panique malgré les images et rumeurs propagées dans les réseaux sociaux. Surtout de respecter les mesures barrières telles que demander par les professionnels de la santé.
Pour se prévenir en cas de variole du singe, l’isolement de la personne malade, l’application des gestes barrières et le traitement pour soulager les symptômes sont indispensables. Les médicaments antiviraux et d’autres produits sont prescrits pour les personnes les plus fragiles.
Au Dr Chris Kasita Osako de rassurer : «Ce n’est pas dit que vous devez porter les masques toute votre vie, ou partout où vous irez, mais plutôt dans les endroits publics. Le port de masques est exigé, se laver régulièrement les mains lorsque vous montez dans un taxi, lorsque vous rentrez à la maison, puisque le virus est fragile à l’eau. Les gestes barrières sont les seules mesures pour se protéger contre le virus ».
L’infection par le virus Monkeypox débute par une fièvre, souvent forte et accompagnée de maux de tête, de courbatures et d’asthénie. Après deux jours environ, apparaît une éruption vésiculeuse, faite de vésicules remplies de liquide qui évoluent vers le dessèchement, la formation de croûtes puis la cicatrisation. L’incubation de la maladie peut aller de cinq à 21 jours. La phase de fièvre dure environ un à trois jours. La maladie guérit le plus souvent spontanément, au bout de deux à trois semaines.
Pour cette maladie qui vient d’apparaître dans la ville de Kinshasa, les spécialistes demandent à la population kinoise de garder son calme, et rester vigilante en respectant juste les gestes barrières car ce virus est encore sous contrôle. Il n’y a pas céder à la peur à cause de la rumeur alimentée par les réseaux sociaux. Le gouvernement s’active pour prendre en charge tous les cas suspects et contenir cette épidémie dans un délai raisonnable.
L’épidémie de la variole du singe (monkeypox) touche plusieurs provinces de la République Démocratique du Congo. Depuis le début de l’année 2022, plus de 1.200 cas et 58 décès ont été répertoriés dans près de dix provinces du pays. Kinshasa figure parmi les 18 provinces touchées, avec près de 15 cas suspects qui ont été enregistrés dont un seul est confirmé. C’est le constat de l’ACP à l’hôpital général de Kinshasa, ce mercredi 23 août 2023.
Avec ACP