Les pourparlers de Nairobi, présentés comme un dialogue inter-congolais, viennent finalement de se clôturer, le mardi 6 décembre 2022 dans la capitale kenyane. Que dire de ces jours de dialogue entre les belligérants congolais autour de l’ancien président kenyan Uhuru Kenyatta.
Le plus important est que des groupes – toute la nébuleuse qui pollue la partie Est de la République Démocratique du Congo – se sont retrouvés à Nairobi, sous l’égide de l’EAC (Communauté des Etats de l’Afrique australe) pour enterrer la hache de guerre. Au terme de ces discussions, les uns et les autres ont pris l’engagement de rejoindre le schéma de la paix en s’inscrivant dans le processus enclenché à Nairobi.
Si tous étaient là, le M23, présenté comme un groupe terroriste à Kinshasa, n’a pas été de la partie. Une entorse qui va peser sur la suite des discussions. Qu’importe !
Le plus évident est qu’une certaine unanimité s’est dégagée au terme des concertations de Nairobi. Des engagements ont été pris, avec la ferme promesse de les réaliser. Un peu comme ça s’est passé, il y a quelques jours à Luanda, en Angola, avant que tout l’édifice ne s’écroule avec la reprise des hostilités sur le terrain des opérations. Si bien qu’au finish, le consensus de Luanda n’aura été qu’un vœu pieux; le M23 et son parrain, le Rwanda, se cabrant dans leur logique d’envahir la RDC en imposant la logique militaire.
Quoi qu’il en soit, il faut reconnaître que des lignes bougent – sérieusement d’ailleurs. Tout se fait en faveur de la RDC dont le discours a fini par convaincre la communauté internationale. La dernière marche des chrétiens, initiative des évêques catholiques, à laquelle se sont associés d’autres courants religieux, a sûrement pesé dans la balance. Enfin, le monde, dit civilisé, a écouté les cris de détresse du peuple congolais.
En perpétrant le dernier massacre de Kisheshe où près de 270 Congolais, hommes, femmes et enfants, ont été massacrés dans une zone contrôlée par le M23, Kigali a commis une crime de trop. Sur la scène internationale, le Rwanda est de plus en plus isolé et se bat comme un diable dans un bénitier pour faire encore passer son disque rayé d’un «génocide» des Tutsi qui n’existent que dans l’esprit des esprits «rétrogrades» qui gouvernent à Kigali.
La roue tourne, dit-on. Et elle a pris heureusement le sens de la RDC où c’est maintenant le Rwanda qui doit se déployer sur tous les fronts diplomatiques pour plaider sa cause. Après toutes ces années de graves crimes contre l’humanité commis sur le sol congolais, Kigali est presque seul. Et Kagame, son président, assiste à sa chute.
Certes, Luanda n’a pas produit des résultats escomptés, mais à Nairobi, il y une nette direction qui a été tracée pour ramener une paix durable dans la partie Est de la RDC.
Econews