Entre le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, et le président Paul Kagame du Rwanda, le parfait amour affiché il y a quelques mois appratient au passé. Au micro de BBC, le Président Tshisekedi a dit avoir été « poignardé dans le dos » par son homologue rwandais à qui il avait cependant tendu la main pour non seulement la stabilité de la région des Grands Lacs, mais aussi l’engagement dans une relation apaisée entre les deux pays. Trois ans après, Félix Tshisekedi a enfin découvert la face cachée de l’homme de Kigali. A défaut d’une rupture qui ne devrait plus tarder, Tshisekedi conjugue déjà Kagame au passé. Il a tourné la page, convaincu désormais de la mauvaise volonté de son homologue rwandais. « Mes relations avec le président Kagame sont froides », a-t-il lancé au micro de BBC. Autrement dit, à Kinshasa, Paul Kagame n’est plus un interlocuteur crédible. Par conséquent, la diplomatie ne pourra pas faire fléchir le pouvoir en place à Kigali dans son relent de déstabilisation de la RDC. Ce qui explique certainement la reprise des hostilités sur le front de Rutshuru. L’urgence est d’imposer la paix par les armes.
Pour accuser Kigali, le président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo ne se prive pas de citer à voix audible, son homologue rwandais Paul Kagame.
Dans une interview à la radio britannique BBC, il l’a fait de la plus belle manière. «Mes relations avec le président Kagame sont froides», a confié le Chef de l’Etat.
Pour étayer sa prise de position sans atermoiements funestes, le Chef de l’Etat a expliqué sa démarche en direction des pays voisins, particulièrement le Rwanda. Le Président de la République a tout donné contre l’avis majoritaire de ses compatriotes qui avaient mal pris cette mesure. Mais, au nom de la paix, le Président congolais, en bon leader, a obtenu l’adhésion prudente de ses compatriotes.
Chat échaudé ne craint-il pas l’eau froide ? Les Congolais, qui avaient accueilli les exilés rwandais pendant des décennies, n’ont jamais pardonné l’attitude de Kigali qui monte et pilote des groupes armés non-étatiques pour déstabiliser son voisin aux pieds d’argile. La raison fondamentale de cette politique de déstabilisation est la prédation. Une stratégie réfléchie pour construire le pays des mille collines. Une politique consistant à maintenir le voisin dans l’instabilité permanente en vue de piller les ressources naturelles comme l’or, le coltan, le cuivre, le bois, etc.
Ces fonds servent à la construction du Rwanda. Malgré le scandale diplomatique que cela provoque, la communauté internationale semble comprendre les agressions répétées de la RDC par son voisin. En criant haut et fort, le chef de l’Etat congolais sensibilise l’opinion internationale qui ne pourra plus arguer n’avoir pas été informée.
Le plan B est activé
Kinshasa, c’est la ligne dure. Au Gouvernement, on exclut toutes négociations avec les terroristes du M23. «Pas question de négocier avec un groupe terroriste», a martelé, il y a quelques jours, le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya, peu avant d’accompagner le Chef de l’Etat à Londres3
Est-ce à dire que Kinshasa a définitivement tourné le dos à la dynamique de Luanda et de Nairobi ? Pas évident. En tout cas, pour l’instant.
Le plus évident est que le Gouvernement a fermé la porte à toute négociation avec le M23. Avec la position tranchée qu’affiche le Chef de l’Etat, un rapprochement entre Kinshasa et Kigali, dans les conditions actuelles, reste tout aussi aléatoire. Que reste-t-il encore à faire ? Sans doute, c’est l’option qui pourrait prendre le dessus pour venir à bout des terroristes.
Depuis Londres, Félix Tshisekedi n’avait-il pas dit que l’option militaire reste la dernière si la diplomatie échouait. Or, c’est déjà le cas.
La suite justifie la reprise des hostilités entre l’armée loyaliste et le M23.
Econews