La vulgarisation du programme «Gratuité de la maternité» auprès des prestataires du centre hospitalier «Boyambi» à Kinshasa a été au menu de la visite mercredi du ministre de la Santé, Dr Roger-Samuel Kamba, dans cette formation médicale, a rapporté l’ACP.
«Je suis venu relayer le message du Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi, au niveau des hôpitaux en général et aux prestataires de santé en particulier. Ce message est simple, une femme enceinte ne doit plus rien payer dès qu’elle tombe enceinte jusqu’à à l’accouchement et un mois des soins pour le nouveau-né. Il faut que les responsables de ce centre puissent le savoir et également les femmes qui viennent en consultation prénatale», a affirmé le ministre de la Santé publique, hygiène et prévention, le Dr Roger Samuel Kamba, en visite dans ce centre hospitalier dans le cadre de la mise en œuvre du programme «Couverture santé universelle (CSU)».
«C’est un changement majeur, désormais dans notre pays, c’est un programme qui ne va pas s’arrêter demain mais s’étendre dans d’autres provinces. Il ne faut pas qu’une maman meurt en donnant la vie et il ne faut pas qu’un enfant meurt sans avoir vécu», a-t-il précisé.
Le ministre de la Santé a fait savoir que ce premier paquet des soins de la CSU dénommé «gratuité de la maternité et des soins du nouveau-né» a commencé par la ville de Kinshasa, car elle regorge un taux de mortalité maternelle et infantile particulièrement élevé. Ce programme, a-t-il, expliqué va permettre de diminuer le taux de mortalité maternel.
Le Dr Kamba a, par la même occasion, précisé que sa visite est aussi une occasion de constater si ce centre est capable de respecter ce programme dans le but de lui doter des matériels nécessaires.
De son côté, le médecin directeur du centre «Boyambi», le Dr Shirley Bitambula a ému le vœu de voir ce programme s’étendre partout pour pouvoir prendre en charge les mères et les nouveau-nés.
«Je crois que les femmes qui habitent la commune de Barumbu, voire d’ailleurs, ne seront pas déçues des soins qui seront administrés quels que soit les cas notamment celui de césarienne », a affirmé ce médecin.
La gratuité de la maternité concerne la prise en charge des femmes enceintes, les accouchements, les nouveau-nés jusqu’au 28ème jour de leur existence. Elle s’inscrit dans le cadre du premier volet de la Couverture santé universelle, l’un des axes prioritaires du programme d’action du Chef de l’Etat.
Les femmes apprécient
Par ailleurs, les femmes ont salué la gratuité de la maternité dans la ville de Kinshasa. Pour Mme Zaina Kapinga, ce programme va aider les femmes à ne plus rater les rendez-vous prénataux faute des moyens financiers.
«Que les prestataires des soins ne nous maltraitent pas en raison de gratuité mais surtout nous traitent dignement», a-t-elle recommandé
Mme Sandra Matuta, quant à elle, a remercié le Président de la République et le ministre de la Santé pour cette initiative. «J’ai accouché le lundi et je devrai sortir aujourd’hui, j’ai même honoré ma facture le matin, quand le ministre est passé, il a dit que la maternité est devenue gratuite et a instruit les autorités de ce centre de rembourser mon argent. Je suis contente, car cet argent peut me servir à d’autres besoins», a-t-elle reconnu.
Le centre hospitalier Boyambi est une structure sanitaire appartenant à l’église «Armée du salut ». Il est parmi les hôpitaux choisis pour bénéficier de ce programme à Kinshasa. Il regorge près de 93 agents et 20 lits de maternité, ainsi que des chambres privées.
Un programme ambitieux
C’est le mardi 5 septembre 2023 que le Président de la République avait procédé, dans le cadre de la mise en œuvre de la «Couverture santé universelle», au lancement à Kinshasa du programme de gratuité de la maternité et des soins du nouveau-né. Ce programme inclut la gratuité des soins prénataux, de l’accouchement et de la prise en charge gratuite du premier mois du nouveau-né dans la ville de Kinshasa.
Dans son mot, le Chef de l’Etat avait cette mesure comme le premier volet de la mise en œuvre de la Couverture santé universelle en RDC.
«Aujourd’hui, je suis fière de vous annoncer que la République Démocratique du Congo s’engage pleinement dans la réalisation de cette noble cause. La mise en place de la couverture santé universelle est et, a toujours été une priorité de notre gouvernement et un pilier central de notre programme quinquennal, une véritable cause nationale. C’est ainsi que nous avons d’ailleurs inscrit la couverture santé universelle dans les axes 49 et 50 de notre programme dès l’investiture du gouvernement actuel », a déclaré le Président de la République.
Par la même occasion, le ministre de la Santé publique a indiqué que «le premier paquet des soins de la couverture santé universelle concerne la pris en charge des femmes enceintes, des accouchements, des nouveaux nés jusqu’aux 28emes jours de leur existence, marquant ainsi le début effectif de la couverture santé universelle en République Démocratique du Congo. Il a décidé d’éliminer tous les obstacles notamment les obstacles financiers à l’accès aux soins de santé pour les femmes enceintes y compris les consultations prénatales, l’accouchement, ainsi que pour les nouveaux nés de leur premier jour jusqu’au 28ème jour de vie ».
Pour sa part, Polydor Mbungani Kabila, coordonnateur du programme de la CSU notait : «Nous marquons un moment important dans la lutte contre la mortalité maternelle et infantile en République Démocratique du Congo ainsi que dans la réalisation de nos objectifs de développement durable avec le lancement, le déploiement de la couverture santé universelle, à commencer par le programme de gratuité de l’accouchement comme premier package soin. Nous débutons cette initiative dans la ville province de Kinshasa pour garantir la qualité de soin dès le départ. Environ 320 établissements de soins de santé accrédités ont été sélectionnés pour participer à ce programme dans la ville province de Kinshasa. Dans les deux mois avenir, nous prévoyons d’étendre aux provinces les proches de Kinshasa.»
Selon lui, l’objectif affiché par ce programme est de lutter efficacement contre la mortalité maternelle et infantile, deux fléaux encore présents en RDC. Les données disponibles au ministère de la santé sont évocatrices. La mortalité maternelle et infantile s’élève à plus de 480 décès pour 100 milles naissances, soit 5 décès pour 1.000 naissances.
Plus de 300 hôpitaux de Kinshasa ont été choisis pour administrer des soins gratuits dans le cadre de ce programme.
Avec ACP