1026 52

La BCC impose à KCB et Equity Group de céder 30% de leurs parts d’ici 2026 (Financial Afrik)

La Banque Centrale du Congo (BCC) secoue le paysage financier régional en exigeant des géants bancaires kényans, Kenya Commercial Bank (KCB) et Equity Group Holdings, de céder au moins 30 % de leurs participations dans leurs filiales en République Démocratique du Congo (RDC) d’ici fin 2026. Cette directive, baptisée Instruction 18, vise à diversifier les actionnariats et renforcer la stabilité du secteur, rapporte Financial Afrik. Un coup de tonnerre pour ces établissements, dont les filiales congolaises sont parmi les plus rentables d’Afrique.

En RDC, KCB détient la majorité d’actions de Trust Merchant Bank (TMB) alors que Equity Group Holdings contrôle entièrement Equity BCDC.

En vertu de la nouvelle réglementation, les banques opérant en RDC devront compter au moins quatre actionnaires indépendants, chacun détenant un minimum de 15 % des parts. 

Par ailleurs, les investisseurs locaux devront contrôler au moins 45 % du capital des institutions. Objectif affiché : réduire la concentration des risques et favoriser une gouvernance plus inclusive.

Pour KCB et Equity Group, qui détiennent actuellement 85 % de leurs filiales congolaises, l’équation est claire : ils devront céder 30% de leurs parts d’ici décembre 2026. Une contrainte qui pourrait déclencher d’importantes transactions dans un marché en pleine expansion.

La RDC, un eldorado bancaire sous tension

Avec ses 100 millions d’habitants et ses immenses ressources minières, la RDC représente un marché stratégique pour les groupes bancaires africains. Paradoxalement, son secteur financier reste l’un des moins développés au monde, avec un taux de bancarisation inférieur à 10 %. Pourtant, le pays est devenu la destination la plus rentable pour les banques kényanes, surpassant l’Ouganda, le Rwanda ou la Tanzanie.

Equity BCDC et TMB ont notamment enregistré des performances record, tirées par les besoins de financement des entreprises minières et des particuliers. En 2023, Equity BCDC a réalisé un bénéfice net de 48 millions de dollars US, tandis que TMB affichait 35 millions de dollars US.

Quel avenir pour les banques étrangères ?

Cette réforme place les établissements étrangers face à un dilemme : céder des parts dans des filiales ultra-rentables ou risquer des sanctions. Pour la BCC, il s’agit de renforcer la souveraineté économique en associant davantage les investisseurs locaux. « Cette mesure permet de limiter l’exposition aux chocs externes et de stimuler la concurrence », explique un analyste financier congolais.

Reste à voir quels partenaires – fonds d’investissement, entrepreneurs locaux ou groupes régionaux – se positionneront pour racheter ces parts. Une chose est sûre : l’Instruction 18 pourrait redessiner la carte bancaire congolaise, entre aspirations nationalistes et réalités capitalistiques.

En bref, la BCC envoie un signal fort : en RDC, le temps des monopoles étrangers est révolu. Reste à savoir si cette cure de diversification servira réellement l’inclusion financière… ou alimentera de nouvelles tensions.

Econews

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *